Nadim Takchi, CEO de Livret P.
L'application mobile qui rend l'épargne immobilière accessible à tous
Bienvenue dans cette 43ème édition de Super Biens.
Des interviews au cœur de l’immobilier.
Cette édition sera la dernière de 2022, Super biens prend des vacances !
On se retrouve dès le mercredi 4 janvier avec encore une belle liste d’invités qui ne cesse de croître plus rapidement que le rythme de publication des interviews…
En 2023, il y aura aussi de nouveaux hors-séries, après cette 1ère édition avec Stéphane Scarella (salon RENT) pour laquelle j’ai eu beaucoup de bons retours !
L’audience grandit, les invités se prêtent de plus en plus au jeu, j’ai de plus en plus d’idées de format et de questions hors cadre pour rendre le contenu le plus intéressant possible pour vous !
C’est toujours chouette d’avoir vos retours. D’ailleurs, n’hésitez pas à m’en faire directement sur l’adresse mail de Super biens : superbiens@substack.com
Je lis et réponds à absolument tous mes messages, que ce soit par mail, ou sur LinkedIn.
Très belles fêtes de fin d’année à tous, profitez de la vie et de vos proches
À très vite,
Léo-Pol.
Super biens vous fait découvrir 2 mercredis par mois une entreprise dans l’immobilier / la PropTech à travers l’expérience de son CEO. Abonnez-vous pour recevoir les prochaines éditions directement dans votre boîte mail 👇
Hello Nadim ! Est-ce que tu peux nous présenter ton parcours ?
À l’origine de Livret P, on est deux entrepreneurs. Je vais donc te présenter nos deux parcours. Ce qu’il faut d’abord savoir, c’est qu’à nous deux, on cumule 30 ans d’expérience dans l’entrepreneuriat. Mon associé a passé ces 13 dernières années dans la Silicon Valley. Il a monté plusieurs boîtes, dont Greystripe, la première société à intégrer de la publicité sur les mobiles, avant même la naissance de l’iphone, et dont Disney était l’actionnaire principal. Il est aussi le cofondateur du leader de la cosmétique online aux États-Unis, une licorne qui s’appelle Ipsy et qui génère plusieurs milliards de dollars de chiffre d’affaires annuel.
De mon côté, je viens plutôt du monde de la FinTech. J’ai cofondé Credit.fr, aujourd’hui le numéro 2 du prêt participatif aux PME en France. Je l’ai revendue à Tikehau Capital en un peu plus de deux ans pour 12,8 millions d’€. J’ai ensuite travaillé pendant quelques années dans la blockchain : j’ai notamment fait investir PayPal 2M$ dans leur première boite de Blockchain. Enfin, en 2020, j’ai été mandaté par la Banque Centrale du Liban, dont je suis originaire, pour monter une plateforme et un fonds de trade finance. On a monté en plein confinement la plateforme, deux équipes de 17 personnes entre Paris et Beyrouth et levé un fond de 175 millions de $ basé au Luxembourg pour financer les industriels libanais, compte-tenu de la crise et de la faillite totale du pays, tout cela en moins de 6 mois.
À côté de ces expériences entrepreneuriales, on est aussi investisseurs à part entière dans l’immobilier. Rien qu’à titre personnel, j’ai plus d’une douzaine d’opérations immobilières à mon actif, qui se sont toutes très bien passées. C’est comme ça que j’ai développé mon expertise et mon réseau dans l’immobilier.
Pour finir chaque membre de notre équipe dirigeante dispose d’une expérience solide dans le domaine de compétence qu’il occupe.
La mission de Livret P ?
En France, il y a en moyenne 2 000 milliards d’euros à dormir sur des comptes courants ou des livrets, qui ne rapportent rien ou pas grand chose. On compte par exemple 56 millions de livrets A. Pourquoi ? Parce que sur le marché, il y a un manque de solutions simples, accessibles et intéressantes pour placer son épargne.
On a donc souhaité combiner de la meilleure manière la simplicité du livret A à la pérennité, la rentabilité et surtout la sécurité d’un placement immobilier. Pour cela, on a mis sur pied une application mobile qui permet de démocratiser l’épargne immobilière. Via un parcours entièrement digitalisé, une ouverture de compte en moins d’une minute, les épargnants peuvent placer leur argent dès 100 euros. En cas de besoins, ils peuvent récupérer leurs fonds à tout moment, sans pénalités. Le rendement est de 4% minimum et peut monter jusqu’à 6% en fonction des actions sur l’application. Au fond, ce qu’on a voulu offrir à nos utilisateurs, ce sont des rendements qui sont compatibles avec ceux de l’immobilier avec la liquidité et la simplicité d’un livret A.
Le cheminement qui t’a décidé à lancer Livret P ?
Dès le début de l’aventure, notre objectif était de nous positionner sur le secteur de l’immobilier, notamment sur l’immobilier résidentiel. Au-delà de notre appétence naturelle, c’est la classe d’actifs la plus sécurisée en France, compte-tenu du besoin de logement dans les centres des villes importantes. Elle correspond donc à notre volonté de maîtriser au maximum le risque.
Sachant cela, on a donc regardé ce qui se faisait, plus précisément les SCPI. Ce sont des solutions qui marchent plutôt bien : elles génèrent entre 7 et 10 milliards d’€ par an. Seulement, ce ne sont pas des solutions qui s’adressent à tout le monde. Le ticket d’entrée est élevé : 1 000 ou 5 000 € minimum en fonction de la SCPI. Il y a énormément de frais etc…
L’idée a été de dire : on ne va pas entrer en compétition avec ces produits, mais plutôt trouver la voie alternative qui va s’adresser aux 2 000 milliards d’€ d’épargne restante, qui ne vont pas sur ces SCPI par manque de compréhension, de transparence, d’accessibilité. À partir de là, on a recensé tous les “pain points” des SCPI pour les casser un à un. C’est comme ça qu’on a abouti à la création de Livret P, la première solution basée sur l’immobilier qui offre en réalité la simplicité d’un produit d’épargne bancaire liquide.
Le business model de Livret P ?
On ne se rémunère qu’à la réussite et à la performance de nos investissements. Je m’explique : avant toute chose, on investit dans les biens pour nos utilisateurs et on leur verse 4 à 6%. C’est le point de départ. Ce n’est qu’après qu’on se rémunère, en prenant le delta entre les rendements locatifs et les intérêts payés à notre communauté, plus la plus-value latente (future) du patrimoine. On est donc dans une logique de maîtrise systématique du risque : nos investissements sont patrimoniaux, situés dans les centre-ville, ils doivent être liquides, à la fois à la location et à la vente. On est sélectifs, à l’inverse d’une logique de volume que d’autres placements peuvent proposer. C’est notre élément de réassurance premier vis-à-vis de nos investisseurs.
Ces six derniers mois, le Livret P s’est très bien développé de manière organique : on a dépassé les 6 000 utilisateurs, on a plusieurs millions d’€ de biens investis.
Depuis le démarrage, est-ce que le produit a évolué ?
Oui, le produit est en constante évolution puisqu’on écoute les retours de nos utilisateurs ! De manière plus significative, on va sortir du produit unique qu’on distribue actuellement en France dans les prochaines semaines/mois. Notre objectif est de proposer tout l’immobilier à partir de 100 € via de nouveaux produits. D’ici début 2023, on va donc lancer une Web-app, prévue pour démocratiser des produits qui sont aujourd’hui réservés aux investisseurs les plus aisés. Je parle par exemple des produits de Private Equity Immobilier : à l’heure actuelle, pour investir dans ce type de projets, il faut mettre au minimum 100 000 ou 500 000 € en fonction des fonds ! Les produits génèrent des rendements à deux chiffres, entre 10% et 15% en général, avec des durées de blocage qui peuvent aller jusqu’à 5 ans. Grâce à notre web-app, on va permettre à nos utilisateurs d’aller sur ce type de produit, mais avec de petits montants.
Idem pour les Club deal immobilier, qu’on va gérer par nous même ou en partenariat avec des experts qui ont entre 20 et 30 ans d’expérience. Ils ont un track record plus important et ils peuvent davantage rassurer la communauté.
On va aussi proposer des SCPI à frais réduits : au lieu des 6 ou 10%, on demandera des frais à 2 ou 3%. Tout le reste sera redistribué à nos utilisateurs, ce qui leur permettra d’augmenter leur rendement, notamment la première année.
Sur ces produits, le niveau de risque et de liquidité est différent, mais il y en aura pour tout le monde.
Comment allez-vous gérer le risque sur ces nouveaux produits ?
C’est vrai que ces produits peuvent paraître un peu plus complexes de prime abord mais on va les simplifier au maximum, les rendre accessibles tout en rassurant notre communauté. Par exemple, nous n’allons pas gérer directement le Private Equity : nous allons distribuer des fonds de partenaires triés sur le volet, qui présentent des track records de plusieurs dizaines d’années. On présentera sur la plateforme ces autres professionnels de l’immobilier, en expliquant leur passif, qui se résume à un cumul de réussites !
D’un autre côté, on va rester sur des profils de risque assez limités, puisqu’on est sur des investissements de long terme et non pas sur du court terme, comme sur certaines plateformes de crowdfunding immobilier. On n’est pas sur du financement de marchands de biens ou de promoteurs immobiliers par exemple. Avec la crise actuelle, ils souffrent de plus en plus de la hausse des taux et du prix des matières premières, de l’allongement des délais de livraison et d’acheminement des matières premières, de la difficulté à trouver et à garder une main-d'œuvre qualifiée. Ils sont en plus fragilisés par l’instabilité à court terme des prix de l’immobilier dans certaines régions.
Votre stratégie d’acquisition ?
Notre acquisition est en extrême majorité organique : les personnes de notre communauté viennent directement à nous parce qu’ils ont lu une de nos interviews ou écouté un des podcasts dans lesquels on est intervenu… On a aussi un taux de viralité de l’ordre de 25%. Le bouche-à-oreille fonctionne très bien. C’est comme ça qu’on a pu atteindre les 6 000 utilisateurs en 6 mois, avec un budget marketing quasi nul.
4 chiffres sur votre activité ?
6 mois d’existence depuis le lancement public (avec un an et demi de préparation) ;
8 collaborateurs avec un renforcement prévu dans les mois qui viennent ;
2,5 millions de biens investis, bientôt 3! ;
Un taux d’engagement hebdomadaire de 90% sur l’application mobile.
Sur ce dernier point, quelques précisions. On a développé sur la plateforme un quiz hebdomadaire, en parallèle de notre verticale “éducation” qu’on alimente avec des articles sur les questions d’épargne et d'immobilier. Ce quiz permet à notre communauté de tester ses connaissances de manière ludique, mais aussi de booster ses rendements en jouant toutes les semaines et en répondant correctement au quiz. Bilan : aujourd’hui, 90% de notre communauté se connecte au moins une fois par semaine.
La structure de votre financement ?
Comme je te le disais en préambule, mon associé et moi avons une expérience en matière d’entrepreneuriat et d’immobilier. On a donc conjointement investi 800 000 € de nos propres fonds pour lancer le Livret P, que ce soit sur la partie immobilière à proprement parler ou sur la partie structuration de la boîte. Des business angels, dont certains de renom dans le secteur de la finance, de la tech et de l’immobilier, ont également investi dans le projet.
Il est prévu qu’on fasse une levée de fonds l’année prochaine quand on en aura besoin. Ce n’est pas le cas actuellement, puisqu’on arrive à s’autofinancer.
La plus grosse erreur depuis vos débuts ?
J’ai une amie qui a un dicton : “La rapidité d’avancement d’une boîte, c’est la somme de toutes les erreurs que tu ne fais pas”. Nous, on a mis 1 an et demi à lancer Livret P… ce qui suggère qu’on a fait quelques erreurs (rires) ! En vérité, on devait lancer le produit début 2022 mais on a finalement préféré décaler de quelques semaines, pour nous donner le temps de reprendre le design, qu’on estimait insuffisant. On aurait pu faire du “quick and dirty” et améliorer au fil de l’eau mais on a privilégié la qualité esthétique. On a donc pris le temps pour proposer directement un produit vraiment qualitatif. On a eu quelques bugs la première semaine, malgré les tests préalables, mais maintenant l’application fonctionne très très bien. On a des partenaires de paiements bancaires qui sécurisent toutes les transactions. Notre partenaire sur la partie KYC (Know Your Customer : Connaissance du Client en français), indispensable pour valider l’identité des investisseurs, nous permet d’avoir un processus d’onboarding extrêmement fluide.
La dernière belle réussite ?
En dehors d’avoir réuni 6 000 utilisateurs actifs en 6 mois, je pense que la plus belle réussite de ce projet, c’est l’innovation qu’il porte. On n’a pas répliqué un projet qui a fonctionné aux États-Unis, on l’a créé de toute pièce. On a monté, au niveau réglementaire, juridique et produit, une solution qui peut vraiment démocratiser l’épargne immobilière, sur laquelle il est très facile de se lancer. Je le disais un peu plus tôt dans l’interview : on a réussi à combiner la sécurité de l’investissement immobilier à la simplicité d’un produit liquide comme le livret A. Et ça on en est très fier.
Le challenge des 3 prochains mois ?
Le challenge principal sera de bien lancer les nouveaux produits et de bien transmettre le message à nos utilisateurs actuels mais aussi à de nouveaux investisseurs. On compte lancer dans les semaines à venir la Web-app, qui va simplifier la gestion multi produits : les investisseurs vont pouvoir faire tout leur shopping immobilier à partir d’un seul et même “lieu”. C’est l’objectif à terme : faire de Livret P LA plateforme où il est possible d’investir sur tous les produits immobiliers, avec des mises de départ abordables.
Comment tu vois Livret P dans 3 ans ?
Le Livret P dans trois ans… Pas facile comme question ! On discute actuellement avec plusieurs groupes bancaires et des fonds immobiliers pour qu’ils distribuent Livret P à leurs clients. J’espère que dans trois ans, au moins un de ces acteurs se sera lancé et proposera Livret P comme une solution d’épargne et d’investissement en plus du Livret A…
Une anecdote sur Livret P ?
La première qui me vient à l’esprit remonte au moment où on cherchait un nom au Livret P. C’est une question qui revient régulièrement : Que veut dire le P du Livret P. ?
Aujoud’hui c’est le Livret d’Epargne Pierre, mais on a failli l’appeler initialement le Livret Pierre Ciseaux Papier (en référence à la pierre papier ou SCPI). Je pense qu’on a bien fait de changer (rires)
Une grosse opportunité sous-exploitée dans le marché immobilier en France selon toi ?
Les particuliers souffrent aujourd’hui de plus en plus des conditions de financement : les taux ont augmenté et leur capacité d’endettement s’est fortement réduite. Les primo-accédants, les particuliers avec de faibles moyens ou tout simplement ceux qui n’ont pas d’expérience en immobilier ont donc de plus en plus de mal à acheter. Ce qui provoque un moment de flottement : les prix sont plutôt revus à la baisse par manque d'acheteurs. Pour des professionnels comme nous, ça ouvre au contraire plus d’opportunités pour faire de bonnes affaires. On a les moyens d’acheter sans conditions suspensives de financement. On est donc capables de profiter des prix déjà sous-évalués. On est même capable de négocier de manière un peu plus agressive puisqu’on paie comptant. Au final, on peut acheter à des prix largement en dessous du marché et donc bénéficier de plus-values latentes à terme très importantes. Ça solidifie tout notre modèle et c’est rassurant pour les investisseurs.
Le mantra qui te met Super biens ?
“Prends soin de tes associés et employés, et ils prendront soin de tes clients”. C’est quelque chose que j’applique aussi à titre personnel même s’il n’y a pas de clients à la clé (rires)
Intéressé par les services de Livret P. ? Ouvrez un compte sur l’app mobile et utilisez le code de parrainage “SUPERBIENS10”. Vous obtiendrez 10€, et moi aussi par la même occasion. Ça ne coûte rien, et tout le monde est content ! Pour avoir testé l’application moi-même, l’expérience utilisateur est parfaite et la solution redoutablement efficace (et rentable !)
Abonnez-vous pour recevoir les prochaines éditions dans votre boîte mail 👇