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Ton parcours ?
J'ai un double profil : tech d’abord, puisque je suis ingénieur informatique de formation, et business ensuite. Après mes études, j'ai rapidement plongé dans le monde de l'entrepreneuriat, notamment en tant que business développeur en SS2I. J'ai travaillé sur différents sujets dans différentes industries, telles que le monde de la gastronomie, de la HR tech et désormais de la Proptech. Toujours en conservant cette approche : la technologie doit se mettre au service de son public. Les RH ou l'agent immobilier, ce qui m’importe ; ce qui est indispensable, c'est digitaliser, aider et faciliter la vie et le quotidien grâce à la techno.
La mission de Sweepbright ?
Notre mission, c’est de faire gagner du temps aux agents immobiliers et de faciliter leur quotidien.
Concrètement, on a deux manières de le faire. La première, c’est de proposer un CRM accessible sur iOS et Android - et bien sûr une WebApp, que l’agent immobilier peut emmener partout tout le temps avec lui. Grâce à Sweepbright, il peut être en permanence sur le terrain tout en suivant ses biens, ses contacts, ses transactions, etc. Bref, d’avoir leur agence dans la poche !
Comme on est mobile first, notre produit est à la fois puissant, simple et efficace.
L’app est aussi intégrable, via Zapier par exemple, à tout l’écosystème PropTech, ce qui permet aux agences d’automatiser un maximum de tâches et de scénarios…
Prenons le cas d’une agence qui a intégré Sweepbright à plusieurs solutions telles que MyNotary pour la gestion des documents juridiques, Pricehubble sur l'estimation, Immodvisor sur la partie avis : Cette agence peut, depuis notre appli, lancer différents scénarios d'emailing, de relance, de rappels de visite par SMS, de suivi client… ce qui lui permet de réduire son taux de no show, etc.
La deuxième manière de faire gagner du temps aux agents immobiliers, c’est de les aider à automatiser ces scénarios. On s’est rendu compte que nos clients nous ont rejoints autant pour notre produit mobile simple, épuré, efficace, que pour cet aspect automatisation. Or, l’intégration à l’écosystème demande d'avoir du temps, des capacités de mise en œuvre et des compétences techniques spécifiques. On propose donc aujourd’hui cette expertise à tous nos clients qui auraient besoin d’être accompagnés sur ce point. C’est notamment ce qu’on est en train de déployer avec Orpi, qui emploie plusieurs milliers de personnes, et qui nous a fait confiance.
Pour nous, les agents immobiliers sont des commerciaux, qui ont besoin de disposer des mêmes outils techniques que les commerciaux de toutes les autres industries !
Le déclic qui t’a décidé à lancer Sweepbright ?
Une rencontre ! Pour bien comprendre, il faut préciser que je suis la CEO de Sweepbright depuis trois ans, alors que la boîte est née en 2016.
En janvier 2021, Sweepbright est entrée dans une phase de croissance et de structuration, en élargissant son marché d’origine, la Belgique, à celui de la France.
Le fondateur Raphaël Bochner, qui pilote toujours le plus gros projet de la boîte actuellement, m’a alors demandé de les rejoindre pour les aider à passer à la vitesse supérieure.
Le business model de Sweepbright ?
À la base, on est un pur SaaS : on vend donc un logiciel, sur un modèle d’abonnement avec des tarifs dégressifs selon la durée de l’engagement (mensuel ou annuel).
Avec le volet “accompagnement - expertise de l’automatisation”, qui a pris beaucoup d'ampleur depuis que Sweepbright s’est lancée sur le marché français, le business modèle s’est enrichi. On a maintenant une équipe dédiée à la mise en œuvre, à la maintenance, au conseil client, qui s’est développée sur un modèle de facturation de service.
Depuis le démarrage, comment le produit a évolué ?
Sweepbright a connu deux évolutions :
une évolution de produit : on est aujourd'hui sur Android en plus d’iOS, on a plus de fonctionnalités, on a développé le produit dans différentes langues (français mais aussi anglais et néerlandais), on répond aux sujets légaux du marché belge et du marché français…
une évolution de business modèle, en ajoutant une partie accompagnement à un modèle purement Saas.
Cela dit, ce qui est le plus intéressant selon moi, c’est de voir que la vision produit, elle, n’a pas changé. Il y a 8 ans, Raphaël a eu une idée folle de faire du mobile first. Maintenant, la digitalisation par le mobile nous paraît évidente, mais il faut se rappeler qu’en 2016, c’était loin d’être la norme, même si tout le monde commençait à en parler. Cette vision hyper forte en termes d'innovation, il l’a eu en observant le terrain : il voyait les agents immobiliers aller en visite, tout noter sur leurs blocs, rentrer à l'agence et donner leurs papiers aux personnes qui géraient l'admin, qui retapaient tout, n'arrivaient pas bien à relire… Il y avait énormément de perte en ligne, autant en termes de temps, que de documents ou encore de valeur ajoutée. Le génie, ça a été de se demander pourquoi les agents ne feraient pas tout depuis leur téléphone et d’avoir développé une appli qui permette les libérer pour se concentrer sur leur métier : l’humain !
La stratégie d’acquisition ?
L’acquisition en France est assez différente de celle en Belgique. Historiquement, on a plutôt basé la stratégie d’acquisition sur le bouche-à-oreille. Sur le marché belge, on sert nos clients, on les accompagne et on continue à grandir, de manière organique.
En France, on va bien sûr s’appuyer sur notre partenariat avec Orpi, qui rassure mais surtout qui nous permet d'accélérer une stratégie commerciale bien plus agressive, tournée vers l’outbound. Certes, on nous connaît, on parle beaucoup de nous sur le marché mais en même temps, on reste le nouvel entrant ! Cela fait 3 ans qu’on est sur le marché français alors que nos confrères sont implantés depuis 20 ans…
Concrètement, on mise beaucoup sur le cold calling des agences immobilières, de leurs réseaux et de tous les réseaux de mandataires. 80% de l'acquisition se fait d’ailleurs grâce à notre force de vente par téléphone. Cela vient peut-être de mon passage dans le monde de la SS2I, très data-driven, y compris sur l'aspect commercial. Combien j'appelle de prospects ? Combien j'ai de rendez-vous ? Combien de leads qualifiés demandent un rendez-vous avancé avec une proposition commerciale à la clé ? Quel est le taux de closing ? On suit tous ces KPIs avec une grande attention !
4 chiffres sur votre activité ?
Plus de dix millions d’€ investis depuis 8 ans, dont deux millions en septembre 2022
30 personnes
+ de 50% de nos effectifs en Product & Engineering
40% de saisie en moins, et donc de temps en plus à faire du business pour nos utilisateurs !
La plus grosse erreur depuis vos débuts ?
En 2022, on avait pour enjeu prioritaire de convaincre Orpi de nous faire confiance. C’est un choix que je ne regrette absolument pas mais j’ai tout de même sous-estimé le temps à investir pour convaincre un réseau comme celui-là et l’accompagner. C’est mon côté d’éternelle optimiste ! Il n’y avait pas de doute, on allait y arriver, mais il y a tout de même eu une grosse phase d’audit des fonctionnalités, d'audit technique, d’audit de sécurité, un pain test… qui ont pris beaucoup plus de temps et ont demandé beaucoup plus d’énergie à l'ensemble de l'équipe que ce que j’avais prévu. Forcément, ça nous a un peu déroutés…
Maintenant, on apprend toujours plus de ses erreurs que de ses réussites. Quand tu réussis, tu ne sais pas pourquoi tu as réussi. Quand tu échoues, tu réfléchis à trois fois au pourquoi de cet échec. Finalement, ce sont des éléments de réassurance pour l’ensemble de nos clients, parce que maintenant, je sais que je ne peux pas mener 15 projets de front. Il vaut mieux assumer pleinement une priorité, être très clair avec ce que ça veut dire en termes d'impact, anticiper, plutôt que de dire “Tout ira bien” et s’éparpiller.
Le challenge des 3 prochains mois ?
Le déploiement d'Orpi, avec qui on a signé l’été dernier et pour lequel on démarre la phase de déploiement. Il nous aura fallu un an pour mener la phase d'audit, de mise en œuvre, de connexion, d’intégration d'un système à un autre, de préparation de la migration des millions de contacts, etc. Sans compter la préparation du change management, à savoir notre accompagnement et la formation de tous les utilisateurs…
Notre priorité est d'arriver à gérer en parallèle l’équipe dédiée au déploiement et le reste de l'équipe, qui est là pour accompagner les autres clients, les faire grandir et en trouver d'autres.
Comment tu vois Sweepbright dans 3 ans ?
Être fort sur les marchés belges et français, avant d’étudier d'autres marchés. Comme beaucoup de startups, on a été poussé par notre ambition et nos actionnaires, et on a ouvert des marchés trop vite, pas de la bonne manière, pas avec les bonnes équipes. Notre ambition, c’est donc de ne pas refaire cette erreur deux fois et de prendre le temps d’être fort, voire leader de nos marchés, avant de continuer à grandir et d’aller à l’international. Parce qu’on a vraiment cette culture, cet ADN international, ou tout du moins européen et anglophone. Chez nous la langue de travail c’est l’anglais, puisqu’une grosse partie de l’équipe n’est pas francophone.
Une grosse opportunité sous-exploitée dans le marché immobilier en France selon toi ?
Le monde de l'immobilier, c'est un peu comme le monde RH : le métier des agents, c'est l'humain. C’est écouter son client, le rassurer, lui expliquer, le conseiller sur tout le processus de location, d’achat de sa résidence principale, d'un investissement ou dans le cadre d'une succession… Ce sont des moments très importants dans une vie, notamment d’un point de vue émotionnel.
Pour que l’agent immobilier puisse être à fond dans son métier et passer du temps en face de son client, il a besoin que les tâches administratives, juridiques, etc. soient traitées le plus rapidement et le plus efficacement possible. En somme, il doit s'entourer des bons partenaires et des bons outils.
Or, moi qui suis passée par plein d’industries différentes, je trouve que les agents sont encore assez frileux concernant leur accompagnement digital. Peut-être parce que ce côté tech n'est pas leur compétence, leur sensibilité initiale… certains en ont peut-être encore un peu peur… Je reste persuadée qu’ils y viendront, dès lors qu’on les aura convaincus que digitaliser, optimiser, automatiser un processus, est indispensable pour qu’ils puissent être d'autant plus humains.
Le mantra qui te met Super biens ?
Notre mantra, c’est d’être les geeks qui aident nos clients à être plus humains. C’est faire simple pour faire gagner du temps à l'agent immobilier grâce au mobile… et ce n’est pas si simple !
C’est en tout cas ce qui nous motive au quotidien : derrière tout ce qu'on fait, derrière chaque décision, derrière chaque projet, même si on est développeur, même si on est loin de l'utilisateur final, il y a l’idée d’aider les agents immobiliers à accompagner leurs clients dans des moments de vie importants.
Autre chose que tu aimerais me partager ?
Cela fait trois ans que j'accompagne Sweepbright, c'est un challenge et une aventure assez exceptionnelle. Quand j'ai rencontré Raphaël, j’ai tout de suite vu que la vision était top, que l’équipe était super et qu’il y avait de grosses opportunités marché. Il y avait, et il y a toujours, une véritable attente pour ce type de solution, et je suis heureuse de proposer, depuis trois ans, un produit qui y répond chaque jour un peu plus.
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