Simon Jézéquel, co-fondateur d'Archibien / SB #25
Trois architectes pour dessiner et chiffrer votre projet. Comparez, choisissez !
Bienvenue dans cette vingt-cinquième édition de Super biens - Des interviews au cœur de l’immobilier.
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Quelle est la mission d’Archibien ?
Notre conviction, c’est que la comparaison d’architectes et de projets d’habitat, et donc par extension, de projets de vie, doit devenir un réflexe pour chaque porteur d’un projet d’architecture. En fait, avec mon associé Olivier, on s’est aperçu que peu de particuliers challengeaient les architectes avant de les choisir. Pourtant, on parle de budgets qui ont un gros impact financier, et qui engagent dans le temps !
Donc pour répondre à cela, on s’est originellement positionné sur les concours d’architectes, pour les particuliers mais aussi pour les professionnels quels qu’ils soient. C'est le cœur de métier historique d’Archibien, qu’on est les seuls à faire en France depuis 2015. C’est notre mission première, celle pour laquelle on est vraiment connu. Notre service s’étend de la rédaction du cahier des charges du porteur de projet (en décortiquant tout l’aspect réglementaire et économique du projet, les plannings, les goûts, les besoins etc), à la sélection par nos soins de trois architectes partenaires pertinents et disponibles - installés localement -, et jusqu’au choix final du bon projet et de la bonne agence pour lancer les choses “sérieuses” !
Au-delà du concours d’architecte, on a développé différents types de missions pour conseiller nos clients dès le lancement de leur projet. Est-ce que leur projet est réalisable ou non ? Comment peuvent-ils le rendre viable ? Voilà le genre de questions sur lesquelles on peut accompagner nos clients, que ce soit des particuliers, des professionnels de l’immobilier ou des entreprises, quelles qu’elles soient, pour qu’ils mettent leur projet sur de bons rails dès le démarrage de la réflexion. Avec l’objectif de faire du projet d’architecture de qualité, autour d’espaces qui soient bien réfléchis et avec un aspect réglementaire qui soit bien respecté ! On appelle cela des études de faisabilité.
Le déclic qui t’a décidé à lancer Archibien ?
Je suis assez passionné depuis toujours par l’architecture de petite échelle : celle du particulier, l’archi domestique !
J’ai fait l’ENSA (École Nationale Supérieure d’Architecture) de Rennes et durant mes premières années professionnelles, en parallèle de mon poste de journaliste spécialisé pour des magazines d’architecture, j’organisais tous les ans “Les Journées à Vivre”. C’était un événement national de démocratisation de l’architecture auprès du grand public. L’objectif étant que les particuliers (à peu près 10 000 visiteurs par week-end) puissent visiter des projets réalisés par des architectes (rénovation d’appartement, maisons neuves, extensions, surélévation…) et parler avec eux de projets à venir.
Quand est venu le moment de me lancer à mon compte, j’ai voulu répondre à cette question : comment faire en sorte que le lien entre l’architecte et le particulier se fasse de façon encore plus évidente ?
La réponse, je l’ai trouvée dans mes expériences personnelles mais aussi dans une recette que les institutions publiques sont obligées de mettre en œuvre depuis des décennies : le concours d’architectes. On l’a “simplement” appliquée au secteur privé, en allégeant au maximum le côté contraignant des marchés publics, en respectant des timings beaucoup plus serrés (en 4 à 6 semaines), en proposant aux clients des honoraires justes par rapport au marché, ni trop haut, ni trop bas, ce qui irait dans ce second cas aussi vers une baisse de qualité du travail des agences. On a voulu un processus gagnant pour les architectes également, c’est pour cela qu’on dédommage les deux architectes qui n’ont pas été choisis, ce qui fait qu’on travaille avec de très bonnes agences d’architecture, qui sont vraiment engagées.
On a créé un véritable cercle vertueux pour toutes les parties prenantes !
Quel est votre business model ?
Le business model du concours est assis sur un forfait : pour des projets de particuliers, le client paie un prix forfaitaire de 2900 € TTC. Sur cette somme-là, on retranche les dédommagements aux architectes dont je parlais juste avant.
Sur les autres missions de conseil, on propose divers formats, des visites à 150 € TTC, aux études de faisabilité pour évaluer le capacitaire d’un terrain ou la possibilité d’agrandir ou de surélever une maison par exemple… facturées entre 600 € à 3000 € TTC environ selon la complexité du projet.
Des chiffres à partager sur votre activité ?
+ de 1500 projets d’architecture passés par Archibien ;
Un volume global de 200 millions d’€ de travaux passés par Archibien ;
Une moyenne de budgets travaux s’élevant à 110.000 € / 130.000 €.
La fourchette des projets s’étend de 30.000 € et jusqu’à plusieurs millions d’€.
50% de nos clients viennent du SEO et 50% nous viennent de recommandations : bouche-à-oreille de nos anciens clients et même de nos architectes partenaires !
Plus de 600 agences d’architectures partenaires long-terme partout en France, ce qui prouve le modèle vertueux qu’on a mis en place avec elles ;
D’un point de vue RH, on est une équipe très stable de 10 personnes et 80% de notre équipe était déjà présente il y a deux ans ;
Pour finir, on a choisi l’auto-financement depuis le début et sommes donc sur de la croissance interne à 100%.
Un outil du quotidien chez Archibien qui décuple votre force de frappe ?
On a développé en 2019 notre propre application en interne (technologie Python) pour gérer notre back-office, en remplacement de la bonne vieille suite Office ! Cela nous permet de traiter nos statistiques, les tâches quotidiennes, la facturation, nos fichiers clients, nos projets…
Du côté des clients, ils y retrouvent leur contrat, leur cahier des charges, les propositions des architectes, ils peuvent valider les étapes…
Du côté des agences, elles ont accès à tout leur back-office, pour valider ou décliner les consultations qu’on leur propose, caler les visites conseil chez les porteurs de projets…
Cette application nous a permis de traiter 3 à 4 fois plus de projets avec les mêmes RH !
Quel est votre plus gros challenge actuel ?
De démocratiser l’accès du particulier et des petites entreprises au recours à l’architecte et à l’architecte d’intérieur. Parce qu’en France, des images faussées perdurent, comme la croyance qu’un architecte va coûter trop cher. Il y a surtout une méconnaissance de ce que va apporter l’architecte au projet, et des économies, in-fine, qu’il va aider à réaliser.
Un fun fact sur Archibien ?
On est actuellement par exemple sur un très beau projet de construction d’une nouvelle usine 100% passive pour une marque de bière assez renommée, avec un fondateur très engagé dans l’écologie, à l’écoute de ses équipes et de son temps : faire le cahier des charges et bien comprendre comment le besoin, comment la bière est-elle produite notamment, c’est plutôt un plaisir ! Et comme les architectes aiment beaucoup boire des pintes, ils devraient être bien motivés par ce programme ; )
Ce qui te donne le plus de frissons dans tes journées ?
Quand les gens nous appellent en nous disant tout de suite qu’on délivre exactement le service qu’il leur faut, alors qu’ils ne pensaient pas que ça existait.
Ou alors, quand on nous dit : “si on vous avait connu quelques années plus tôt au moment de notre projet de rénovation, on serait passé par Archibien”.
Ça confirme qu’Archibien est peut-être un service de niche, mais qu’il correspond à un besoin bien vérifié.
La plus grosse opportunité en ce moment dans le marché immobilier en France selon toi ?
On a beaucoup de demandes d’investisseurs concernant la coloc et le coliving en ce moment, mais je trouve qu’on en parle un peu trop, et ça participe à faire monter les prix dans les grandes villes !
La surélévation quant à elle, est un sujet de notre temps, cela touche à la densification des villes et donc à une certaine forme d’écologie. On a de plus en plus de demandes concernant ce type de projet, notamment à Paris. Même si surélever à Paris coûte cher (comptez au bas-mot 3500/4000€ par m2), ça sera toujours moins cher que d’acheter à 10.000 € le m2. Ce sont des sujets qui sont vraiment complexes, avec des questions de copropriétés à gérer, de carrières, de structure, d’acheminement, de grutages… sur lesquels on a des architectes spécialisés qui sont très pointus.
Quel est le mantra qui te met Super biens ?
Je n’ai pas tellement de mantra dans la vie… Plutôt un code de conduite. On préfère donner un peu de temps gratuitement plutôt que de lancer hâtivement un projet qui n’est pas viable : pour nous il est préférable de dire non à un client au bout de 30 minutes de conseils gratuits, quand son projet n’est pas réalisable réglementairement ou économiquement et lui expliquer pourquoi, plutôt que de faire se déplacer des architectes pour rien et de forcer la vente… Cela fait perdre du temps à tout le monde !
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