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Ton parcours ?
Cela fait plus de 15 ans que je baigne dans le monde de l'entrepreneuriat. J'ai fondé ma première entreprise à 23 ans et depuis, j’ai été CTO et CEO de trois autres entreprises, dont Silvr, que j’ai co-fondé avec Gregory Tappero en 2020.
La mission de Silvr ?
Silvr est une fintech qui propose de rendre le financement plus simple, plus rapide, et plus accessible aux entreprises, via des prêts à court terme adaptés à leurs besoins de financement.
C’est une innovation majeure en Europe continentale, car jusque-là, personne n'adressait ce type de besoin de financement de moins de 12 mois. Il n’existait que des solutions de très court terme (comme le découvert bancaire ou l'affacturage) ou des prêts bancaires classiques sur des périodes de 4-5 ans. Outre ces solutions peu adaptées aux besoins actuels des entreprises, il n’existait rien, alors que les besoins de trésorerie représentent 60% des besoins en financement des TPE/PME en Europe.
Mais au-delà du terme, notre obsession est de construire une expérience 100% en ligne qui s’adapte aux multiples besoins des PME, qui par définition sont très fragmentés et ont donc une multitude de spécificités à prendre en compte pour renforcer leurs finances.
C’est pourquoi notre solution s’adapte à l'environnement bancaire et technologique de nos clients et c’est aussi pourquoi nous proposons plusieurs modèles de remboursements à nos clients:
Un échéancier fixe, c’est-à-dire un tableau d'amortissement fixe qui va durer entre 3 mois et 12 mois, et dont la mensualité sera identique chaque mois.
Un modèle que l’on appelle le « revenue-based financing », qui permet à nos clients de nous rembourser en fonction du chiffre d'affaires qu'ils génèrent. Lorsque le CA augmente, la mensualité augmente ; à l’inverse, lorsque le CA baisse (comme c’est le cas pour les activités saisonnières), les échéances de remboursement s'adaptent.
C'est un modèle qui existe depuis quelques années aux États-Unis et en Angleterre, mais qu’on a été les premiers à apporter en Europe continentale. Et qui, comme tu l'auras compris, offre beaucoup de flexibilité à nos clients ! C’est d’ailleurs la raison pour laquelle deux clients sur trois se refinancent chez nous.
Léo-Pol : Pourquoi les acteurs traditionnels ne se sont-ils pas positionnés sur le sujet, d’après toi ?
Nima : Je pense qu’il y a 2 raisons principales à ce manque de positionnement des acteurs traditionnels :
Un focus sur le long terme pour leur relation avec les PME
Un modèle très conservateur concernant l’application de données externes à leurs modèles d’analyses
Sur le premier point, si je fais un raccourci, les acteurs traditionnels ont eu tendance à se concentrer sur les solutions long terme avec beaucoup de garanties pour les PME, car pour eux ce sont des clients qui sont en construction et assez fragiles financièrement donc il vaut mieux avoir une approche plus standardisée et la moins risquée possible. Cette vision les empêche d’investir dans des solutions qui vont prendre un temps économique plus court (pour rappel 40% des PME disparaissent sous 5 ans en France).
Sur le deuxième point, nous vivons une révolution de disponibilités et abondances de données produites par tous les acteurs économiques, surtout des PME qui se digitalisant, en utilisant des logiciels pour leur compatibilité, leurs gestions de stocks, des paiements, de leur base clients, produisent beaucoup de données assez fines sur l’évolution de leurs performances financières.
Or les acteurs traditionnels se sont montrés assez frileux pour intégrer ces nouvelles données, se privant d’office d’une manne d'informations qui leur permettraient d’analyser la diversité et la complexité des modèles économiques des PME.
Comment fonctionne votre produit concrètement ?
On a développé plusieurs dizaines de connecteurs qui nous permettent de nous “brancher” sur les logiciels qu'utilisent les entreprises : CMS (Shopify, WooCommerce, Magento, etc), logiciels d'encaissement (Stripe, Tickal.com, etc), logiciels de facturation, logiciels de comptabilité, etc.
Parallèlement, nous nous appuyons sur l'Open Banking, c'est-à-dire la capacité à accéder aux comptes bancaires professionnels de nos clients.
Ces connecteurs nous permettent de récupérer la donnée dont nous avons besoin afin de proposer des financements en 48h.
Le déclic qui t’a décidé à lancer Silvr ?
En 15 ans d'entrepreneuriat, j'ai été confronté plusieurs fois à la complexité du financement des activités, que ce soit via de la dette, de l'equity, de l'affacturage, etc.
Quand j'ai vendu ma dernière entreprise en 2019, je me suis demandé comment je pouvais rendre ce sujet clé - dont tout entrepreneur a besoin pour grandir - plus facile, plus rapide et surtout plus adapté aux besoins concrets de la réalité.
Léo-Pol : Laquelle de tes deux casquettes (CTO / CEO) t’a le plus apporté au moment de la création de Silvr ?
Nima : Sur mes 15 années d'entrepreneuriat, j'ai été CTO pendant 5 ans et CEO pendant 10 ans. même si mon expérience de CEO est plus significative, avoir cette double casquette est à mon avis un énorme avantage. Je peux me concentrer sur le produit tout en comprenant les enjeux liés à la technologie. Cela me permet d’interagir avec mon associé CTO, et ainsi de prendre des décisions business ayant plus de sens.
Le business model de Silvr ?
Le business model est très simple: il n'y a pas frais cachés, pas de taux d'intérêt, pas d'autres types de commissions, pas de frais de dossier. Tout est intégré dans une seule et même commission, qui démarre à partir de 1% par mois de maturité du financement. Nos clients savent donc toujours précisément combien leur prêt va leur coûter.
Depuis le démarrage, comment le produit a évolué ?
La proposition de valeur est toujours la même, mais les entreprises que nous ciblons ont beaucoup évolué. Pour évaluer les performances de l’entreprise qui nous sollicite et proposer un financement en 48 heures, nous avons besoin de données : on a donc commencé par accompagner les entreprises du numérique (e-commerce, SaaS, applications mobiles) car elles étaient plus denses en matière de données. Depuis, on s’est rendu compte que toutes les entreprises sont “digitalisées” et qu’elles génèrent de la donnée naturellement via leurs opérations. Nous faisons constamment évoluer notre solution pour capter les données de ces entreprises, issues de leurs outils de facturation, de gestion de comptabilité, d’encaissement, etc. On se dirige donc de plus en plus vers les PME au sens large.
La stratégie d’acquisition ?
Historiquement, nous avons beaucoup fait d'acquisition directe, pour laquelle nous avons développé tout un tas d'outils en interne.
Depuis quelque temps, on met parallèlement en place des partenariats avec des plateformes, qui intègrent directement nos solutions de financement dans leur outil, ce qu’on appelle du ‘embedded financing’. Nous avons par exemple annoncé un partenariat avec Qonto il y a quelques mois : un client Qonto peut désormais faire une demande de financement auprès de Silvr en un clic. D’autres partenariats vont être annoncés dans les mois à venir.
Je crois énormément à ce concept d’‘embedded financing’, c’est-à-dire à l’intégration de solutions bancaires dans d’autres outils. C’est la suite naturelle de ce qui s’est passé pour le paiement car finalement, ce qui a transformé des sites internet classiques en sites de e-commerce, c’est l’intégration de moyens de paiement comme Stripe, Adyen, etc.
Ça va également dans le sens de l’amélioration de l’expérience client, puisque la donnée se situe sur les plateformes et que cela va considérablement accélérer le process. Quand un client Qonto clique sur « Je veux un financement Silvr », il n'a pas besoin de rentrer ses informations de société, il n'a pas besoin de connecter son compte bancaire : tout est déjà connecté de fait. Là où nous mettons 48 heures pour financer quelqu'un qui vient d'un canal direct, on tendra vers l’instantané pour ceux qui viennent des plateformes partenaires.
C’est une tendance mature aux US : les grandes plateformes type Stripe, Amazon, Shopify, Square, Paypal, etc. produisent chacune des milliards de dollars de financement par an. On travaille donc très activement sur le sujet de l'embedded financing, dont on est un des précurseurs en Europe.
4 chiffres sur votre activité ?
Aujourd’hui nous comptons 70 experts dans le monde entier ;
Plus de 150 millions d'euros de financement ont été déployés depuis notre création ;
2 clients sur 3 se refinancent auprès de nous ;
Notre chiffre d’affaires a été multiplié par 6 en 2022.
La structure de votre financement ?
On a commencé l’aventure en autofinancement : Greg et moi avons investi un montant significatif à la création de Silvr, issu de nos activités précédentes et de la cession de ma dernière entreprise. C’était nécessaire pour lancer la machine : personne ne nous aurait prêté de l’argent pour que nous-mêmes, nous financions d’autres entreprises.
La deuxième année, en 2021, on a levé 15 millions d'euros de dettes complémentaires auprès de business angels et de personnes de notre réseau. Parallèlement, on a financé une centaine d'entreprises.
Début 2022, on a signé un accord de partenariat avec un asset manager pour une mise à disposition de 100 millions d'euros, dont le déploiement touche à sa fin. La semaine dernière, on a annoncé une mise à disposition de 200 millions d’euros, financée par l’une des plus grandes banques internationales : Citi.
La plus grosse erreur depuis vos débuts ?
Comme nous sommes précurseurs en Europe continentale, on a eu l’ambition, dès la création, de faire de Silvr le catégorie leader européen du financement database. Cela fait un an que nous sommes opérationnels en Allemagne par exemple, et on y réalise déjà 20% de notre chiffre d'affaires. Sachant cette volonté d’avoir un footprint à l'international, je pense que j’aurais dû anticiper et recruter une équipe elle-même internationale dès le début.
Comment tu vois Silvr d’ici à 3 ans ?
Le leader du financement court terme pour les PME en Europe continentale ! Aujourd’hui, nous sommes déjà l’acteur de plus avancé en Europe : en termes de montant de financement déployé et de chiffre d’affaire, de croissance, de maturité de l’équipe, de montant d’equity levée, etc. On ambitionne d’être reconnu comme le leader de notre catégorie à très court terme.
Une anecdote sympa ?
Nos meilleurs clients ont été refinancés plus de 15 fois ! Au-delà de l’anecdote, c’est une satisfaction de voir qu’on a su créer un produit de financement récurrent, une expérience si simple que nos clients viennent se refinancer plusieurs fois dans l'année, en fonction de leurs besoins. C’est aussi un signe encourageant pour l’avenir : je suis convaincu que le futur du financement BtoB, c’est justement de pouvoir se financer en fonction de ses besoins, de manière automatisée.
Le mantra qui te met Super biens ?
On est convaincu que derrière chaque obstacle, on peut détecter une opportunité, une façon d’explorer une solution qu’on n’aurait pas envisagée sans cette difficulté. Bien sûr, c'est dur sur le moment, mais se prendre des murs aide à être plus créatif, mieux réfléchir pour mieux construire.
Autre chose que tu aimerais me partager ?
La France est un paradis pour entreprendre : on dispose d’un important écosystème de talents, d’une chaîne de financement qui s’est beaucoup structurée ces dernières années, et d’une volonté politique favorable à l’innovation et la prise de risque. Saisir cette opportunité d’entreprise n’est pas seulement une chance pour chacun, c’est presque un devoir destiné à créer un monde meilleur pour les nouvelles générations.
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