Manuel Letort, CEO de Fridaagreen
Trouvez le bien de vos rêves et transformez-le en un habitat à haute performance énergétique !
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Ton parcours ?
J'ai un parcours classique : après des études de commerce à l’université, j’ai travaillé dans une grande banque nationale (Crédit Lyonnais) à Paris, puis je suis rapidement tombé dans l’entrepreneuriat. J'ai monté ma première boîte dans l'intermédiation de crédit, Fridaa. Cela a très bien marché : on a donc créé l'application mobile Fridaa, pour accompagner le crédit immobilier. Puis, très récemment, on a switché sur Fridaagreen
La mission de Fridaagreen ?
L'objectif de Fridaagreen, c'est d'accompagner les acheteurs à trouver, financer et rénover un bien immobilier avec un fort potentiel de rénovation énergétique. On sait que le meilleur moment pour réaliser des travaux de rénovation énergétique, c’est au moment de l’achat. Mais on sait aussi que compte-tenu des enjeux très importants autour de la performance thermique des bâtiments, l’acheteur peut se sentir seul. Trouver des biens sur Seloger, LeBonCoin, c’est facile. Être capable d'identifier le potentiel de rénovation, de s'occuper des aides, des travaux, des plans… c'est à l’inverse extrêmement compliqué ! C’est en partant de ce constat qu’on a voulu proposer un accompagnement end-to-end. Avec Fridaagreen, on trouve le bien, on s'occupe du financement et des aides et on accompagne le client dans la rénovation.
Léo-Pol : Pourquoi avoir fait le switch Fridaa - Fridaagreen ?
Manuel : Avec Fridaa, on est sur le marché de l'intermédiation de crédit. Or, c’est un marché très attaqué depuis mars 2022, date à laquelle les taux d’intérêt ont commencé à exploser. Le business model de Fridaa, organisé avec les banques, a été fortement contrarié.
En parallèle, l’urgence d’agir pour le climat se fait de plus en plus pressante. Sans compter que les attentes des consommateurs sont de plus en plus importantes autour de la performance thermique des bâtiments… Aujourd’hui, les candidats à l’achat regardent autant le DPE que la surface ou le quartier. D’ailleurs, un signe qui ne trompe pas : depuis le début de l’année, le DPE est entré dans les critères de sélection des biens sur LeBonCoin et SeLoger…
L'explosion du coût de l'énergie a aussi joué dans le switch : quand la facture d'électricité fait x2, x3, les candidats à l’achat sont forcément plus regardant sur l’isolation du bien et sur sa performance thermique. Tout cela, mis bout à bout, nous a fait réfléchir.
Pour la petite histoire, c’est une étudiante en Master Polytechnique HEC, en Data Science, venue faire une mission chez nous, qui nous a lancé. Grâce à elle, on a testé la base de données Ademe. Elle recense 100% des biens en vente soumis au DPE, ainsi que tous les biens mis en location, avec des milliers d'informations sur les biens. Une data incroyable en open source ! On en a sorti un premier outil de prédiction, qu’on a par la suite testé et proposé.
Leo-Pol : Peux-tu nous rappeler ce que permet l’application Fridaa en quelques mots ?
Manuel : C'est une app qui permet d'être autonome sur son crédit immobilier. En gros, on propose une alternative au traitement en direct avec les banques en direct (ultra chronophage et complexe) et à l’appel à un courtier (solution plus simple mais onéreuse). Avec trois informations, Fridaa est capable de proposer :
un plan de financement ;
des simulations d’assurances ;
des simulations de banque ;
des avis de faisabilité…
Grâce à cette app, le client peut donc constituer son dossier en totale autonomie et surtout, il peut automatiser l'envoi de ce dossier de crédit auprès des banques. C’est en fait comme si tu devenais ton propre courtier !
La solution marche très bien (on a encore 10 000 utilisateurs mensuels) mais on n'a pas réussi à monétiser comme il fallait.
Leo-Pol : Qu'est-ce que cette étape intermédiaire (Fridaa) vous a apporté pour Fridaagreen ?
Manuel : De l’audience, clairement. Tous nos clients Fridaagreen viennent principalement de l’app Fridaa, qui a beaucoup de stickiness sur les réseaux sociaux.
Ça nous a apporté de l’expérience et des process aussi. Avec un mix de nos codes et de Deep Tech, on a été capable de monter une offre end-to-end et d’être opérationnel sur Fridaagreen en un mois !
Le business model de Fridaagreen ?
Le business model de Fridagreen est très simple : on travaille avec un mandat de recherche de biens non exclusif et on facture notre prestation pour 4% du prix du bien.
Attention, pour ce prix là, on n’identifie pas seulement un bien avec un fort potentiel de rénovation énergétique. On propose un package complet au client, qui comprend :
la recherche,
la négociation du prix de vente,
le chiffrage des travaux,
la gestion des plans et du dossier technique,
l'accompagnement en financement,
l'accompagnement à la rénovation.
On vend donc plus un projet global à nos clients qu’un bien immobilier à fort potentiel de rénovation.
Bien sûr, on monnaie notre capacité à faire une prédiction quasi instantanée sur les travaux à engager et sur le chiffrage, à partir d’une annonce immobilière et donc des données partielles. Le DPE n’est pas complet sur une annonce. Par une voie traditionnelle, cela prend une semaine à 10 jours pour récupérer toutes les informations : il faut visiter le bien, avoir demandé le DPE etc… Dans la plupart des cas, le bien est vendu entre-temps. Nous, on a des outils qui screen le marché, qui à terme, automatiseront complètement l’identification et l’analyse des biens.
Cela dit, on vend aussi notre capacité à négocier le prix de vente. En moyenne, c’est une économie de 12 000 euros pour le client ! Même si on n’a pas beaucoup de clients puisqu’on vient juste de se lancer, on peut souligner que 100% de nos utilisateurs ont rentabilisé les frais Fridaagreen juste avec la négociation réalisée au moment de l’achat !
Leo-Pol : C’est puissant quand le retour sur investissement d’un service est perçu immédiatement !
Manuel : Oui ! Comme on s’intéresse à des biens qui sont des mauvais DPE, qui sont difficiles à vendre, on a des arguments tangibles pour baisser le prix de vente. Quand on estime qu’il y a 40 000 euros de travaux, on a une marge de négociation de 40 000 euros.
Important à savoir : nos honoraires sont compris dans le budget initial de l’acheteur. Par exemple, s’il a un budget de 300 000 € au total, on lui trouve un bien négocié à 250 000 € par exemple, ce qui permet de faire les 40 000 € de travaux estimés et de payer la commission à 10 000 €.
La stratégie d’acquisition ?
Aujourd'hui, on a créé un outil (Fridaa) qui génère du trafic organique pour Fridaagreen. Comme Fridaa est une entité autonome, on fait de la promotion pour Fridaagreen directement au sein de l’app. On profite donc de son audience pour capter de nouveaux utilisateurs, en mettant en avant la valeur de l’accompagnement Fridaagreen.
Fridaa est donc le pilier de l’acquisition de Fridaagreen, et la majorité des utilisateurs de l’app proviennent des réseaux, Instagram notamment.
4 chiffres sur votre activité ?
On s’est lancé début mars, c'est donc tout récent ! Cela dit, on a déjà quelques chiffres intéressants :
une quinzaine de clients ;
cinq ventes garanties à partir de cet été ;
une prévision estimée entre 30 et 40 ventes d'ici fin 2023.
10 000 utilisateurs mensuels pour l’app Fridaa.
La structure de votre financement ?
On a eu la chance d’avoir 17 actionnaires et d’être complètement en croissance interne. Pour l'instant on est encore au démarrage, on a pas mal de choses à démontrer avant d'être capable d'accélérer. Cela dit, en fonction de notre évolution, on ne s'interdit pas d'aller discuter plus tard avec des fonds. Clairement, on ne va pas s’en tenir à une quarantaine de ventes !
Notre objectif, c’est d'être capable de scaler. Pour cela, on est en train de construire les outils pour automatiser la prédiction, l'accompagnement. On a aussi une approche faite pour croître. Contrairement aux usages de l’accompagnement à l’achat immobilier, on n’est à aucun moment physiquement présent avec les clients. D’ordinaire, les chasseurs immobiliers visitent le bien avant, puis avec le client. C’est le choix qu’a fait Nomad homes par exemple : ils se sont lancés en 2021 et restent “bloqués” à Paris et la région parisienne. Chez Fridaagreen, tous nos experts immobiliers opèrent à distance. C'est un avantage énorme parce qu'on n'a pas besoin de se déployer ville par ville, on est capable d'attaquer tout de suite la France entière.
Le challenge des 3 prochains mois ?
Sécuriser nos ventes ! On sait que dans l’immobilier, une vente peut s’annuler au dernier moment… Et entrer au minimum 10 nouveaux clients par mois. Pour moi, le seul vrai enjeu de toute start-up, c’est faire du chiffre d'affaires, faire du chiffre d'affaires, faire du chiffre d'affaires !
Pour ça, il faut qu’on crée l'adhésion de nos clients : on doit comprendre nos utilisateurs, bien identifier la proposition de valeur, être capable d'être très précis et organisé. C'est avec ça qu'on va être capable d'accélérer ensuite.
En aparté, comme on est une jeune entreprise innovante, on a un programme de R&D autour de la psychologie et des sciences cognitives. On cherche à appréhender tous les enjeux psychologiques qui interviennent dans un processus d'achat immobilier, les mécanismes qui génèrent des prises de décision… Comprendre le processus psychologique de l'acquéreur est essentiel pour apporter un process rassurant pour l'acquéreur et faire sauter les freins ! Et Dieu sait qu’ils sont nombreux !
Comment tu vois Fridaagreen dans 3 ans ?
Notre ambition, c’est de devenir un des leaders du marché acquéreur en France d'ici trois ans. Plus spécifiquement, le leader de l’accompagnement des acheteurs de biens immobiliers qui ont un projet de rénovation énergétique. Tout cela pour être en capacité d'attaquer ensuite le marché Europe.
Pourquoi viser le marché acquéreur ? Parce qu’on pense qu'il y a une transformation sociétale en marche en France qui va impacter l’offre d’accompagnement dans l’immobilier. Jusqu’à maintenant, les acheteurs ne voulaient pas payer pour du service. Avec l’arrivée des jeunes générations, la Gen Z, les millennials, on rebat les cartes : cela ne paraît plus si fou de payer un tiers indépendant qui défend tes intérêts et qui t’accompagne dans le processus d'achat immobilier. C’est déjà le cas aux US : il paraît impossible d’acheter un bien immobilier sans être accompagné par un pro. Quand on voit les sommes en jeu, 300 000 €, 500 000 €, 1 000 000 €, cela paraît hallucinant d’avoir seulement recours à un notaire, parfois celui du vendeur, qui n’explique rien ! N’importe quelle entreprise s’apprêtant à signer un contrat de 300 000 € à 500 000 € a fait une étude de marché, fait appel à des conseils juridiques, etc… Je suis persuadé que si la proposition de valeur est significative, un acquéreur acceptera de payer 2, 3, 4, 5 % du prix du bien. Cela veut dire qu’il faut aller bien au-delà de la simple recherche d’appartement. Aujourd’hui, les chasseurs d’appartement restent dans une niche parce l'identification du bien est vampirisé par LeBonCoin ou SeLoger. C’est compliqué de faire payer 2, 3, 4 % un client juste pour être capable d'identifier un bien. Mais si tu démontres une capacité à identifier un bien avec un fort potentiel de rénovation énergétique, à négocier 5 à 10 % le prix de vente, à proposer un projet de travaux clé en main, il n’y aura pas de débat sur la question des honoraires.
Et pourquoi cette orientation rénovation thermique ? Parce qu’il y a 26 millions de logements en France à rénover d'un point de vue thermique d'ici 2050. Ça fait à peu près 1 million par an ! Pour moi, la rénovation énergétique c'est la clé d'entrée, c'est une nécessité. Aujourd'hui tu ne peux pas faire de l'immobilier sans te poser la question de la rénovation énergétique.
Une grosse opportunité sous-exploitée dans le marché immobilier en France selon toi ?
L'accompagnement à l'achat immobilier d'une manière générale, et sur le marché des rénovations énergétiques en particulier.
À mon sens, les vendeurs n’ont pas vraiment besoin de plus d’accompagnement… parce que les biens se vendent de toute façon ! Quand j’ai vendu des biens immobiliers, je les ai vendus meublés, aménagés, équipés. J’ai fait appel à un photographe professionnel, j’ai fait rédiger l'annonce par un attaché de presse spécialisé dans l'immobilier pour que chaque mot ait du sens… Mais clairement, je suis une exception ! Je vois passer des biens à vendre à 800 000 € avec des photos mal cadrées, des annonces mal rédigées… et ça se vend quand même ! Il n’y a qu’à voir le flop du home staging en France. Personne ne met 3 000 € de sa poche pour mieux vendre son bien. C’est culturel.
En revanche, côté acquéreur, il y a un vrai besoin d’accompagnement. D’ailleurs pour nous, le marché est acquéreur, il n'est pas vendeur. Et comme je le disais, les jeunes générations d’acquéreurs sont prêtes à payer pour un service qui a du sens. Prenons les exemples de Masteos et Beanstock : ils ont démontré que c’était possible, sur la verticale de l’investissement locatif. Beanstock prend par exemple 6 points sur le prix du bien, mais dans la mesure où les clients ont une vision claire des rendements attendus, ils n’ont aucune difficulté à payer des frais.
Maintenant, l'investissement locatif, c'est 12 % des transactions. Sur le marché de la résidence principale, on fait aussi face à des freins qui sont différents de l'investissement locatif… Mais s’ils ont réussi à débloquer ce verrou sur le marché de l’investissement locatif, il n’y a pas de raisons pour que le marché de la résidence principale soit dans le statut quo.
Le mantra qui te met Super biens ?
Ce qui est important pour nous c’est de délivrer une expérience utilisateur hors du commun, via le prisme de la rénovation énergétique. C’est ce qui nous permet d’avoir une approche complète qui apporte énormément de valeur à l'acquéreur : aujourd’hui on est capables de délivrer un service sur quelque chose que les acheteurs ne sont pas capables de faire seuls et qui, in fine, leur rapporte de l'argent.
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