Ludovic de Jouvancourt, CEO de Prello / SB #24
Achetez la maison de vacances de vos rêves, à plusieurs !
Bienvenue dans cette vingt-quatrième édition de Super biens - Des interviews au cœur de l’immobilier.
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Quelle est la mission de Prello ?
Prello est une start-up de l’immobilier qui défend l’accessibilité et la simplicité de gestion d’une résidence secondaire. On accompagne nos clients aussi bien dans l'expérience d'acquisition de leur résidence secondaire, que dans l’expérience de consommation et de gestion du bien.
Pour cela, on rassemble entre 2 et 8 copropriétaires pour un même bien immobilier dans une SCI.
Et une fois propriétaires, nos clients utilisent le calendrier Prello pour réserver leur séjour jusqu'à 24 mois à l'avance dans la limite de leur quote-part. Le calendrier assure un maximum de flexibilité et d'équité entre les propriétaires. Prello s'occupe du ménage, du jardinage, de l'entretien, des factures et de toutes les autres commodités.
Nous participons à la transformation de la résidence secondaire, pour qu’elle devienne la résidence flexible, la deuxième résidence principale en quelque sorte. Après avoir été mise de côté, on constate que la résidence secondaire redevient à la mode depuis deux ans. C’est un mouvement qu’on veut accélérer !
Le déclic qui t’a décidé à lancer Prello ?
En fait, j’ai toujours voulu être entrepreneur. Mais je n’avais pas forcément l’opportunité de me lancer directement après mes études, pour des raisons pratiques : il fallait un revenu fixe pour payer les factures, le loyer... Et aussi parce que j’ai mis beaucoup de temps à déterminer dans quoi j’avais envie de me lancer.
En 2021, je me suis rendu compte que j’étais suffisamment “confort” financièrement pour monter ma boîte, et surtout, j’avais enfin une idée très claire de ce qui me passionnait : l’immobilier et la tech.
Et pourquoi la résidence secondaire ?
Tout est parti, avec Sébastien, mon associé, d’une double conviction : on voulait à la fois défendre l’accessibilité mais aussi participer à un réalignement d’intérêt entre la personne qui porte l’actif et la personne qui consomme l’actif.
On a étudié des modèles dans l'investissement locatif, dans la résidence principale... mais aucun ne permettait à ces deux convictions de cohabiter. Finalement, nous nous sommes rendu compte qu’un Français passe en moyenne 36 jours par an dans sa résidence secondaire et cela nous a semblé évident de mutualiser de l’acquisition du bien et partager le temps et les frais.
Quel est votre business model ?
Avec Prello, nous intervenons tout au long de l’histoire que nos clients vont avoir avec leur résidence secondaire. C’est nous qui trouvons l’actif, nous l’achetons, le rénovons, le meublons puis le revendons sous format de parts à nos clients, moyennant une commission (8% de la valeur globale de l’actif). Ensuite, nous facturons 99 euros par mois à chaque copropriétaire pour assurer la gestion de la propriété.
Pour finir, Prello propose de sous-louer la propriété lorsqu’elle n’est pas occupée par ses copropriétaires, de manière à équilibrer financièrement leur modèle économique d’investissement. Dans ce cas, nous prenons 8% des revenus issus de la sous-location.
Des chiffres à partager sur votre activité ?
On s’est lancé tout récemment, en 2021, mais nous avons déjà recruté 25 personnes ! Aujourd’hui, nous sommes pratiquement 30.
Depuis le lancement, nous avons comptabilisé plus de 4500 inscrits, et le rythme hebdomadaire d’inscriptions s’intensifie : 150 inscrits la semaine dernière par exemple.
Cela témoigne d’une énorme appétence des consommateurs. Et aussi d’un gros facteur de viralité. On a rentré par exemple beaucoup de nouveaux inscrits pendant de la période de Noël, quand nos clients ont parlé de nous à leur famille, leurs amis… C’est de bon augure pour la suite.
Un outil du quotidien chez Prello qui décuple votre force de frappe ?
Notre outillage est assez classique. Slack est incontournable, parce que nous sommes une start-up très remote friendly. La plupart de nos collaborateurs sont complètement en télétravail.
Sinon, Notion. C’est la colonne vertébrale de la structuration de notre société. On l’utilise pour toutes les fonctions : marketing, opérations, RH, tech, produit…
Et pour ce qui est des outils métiers ?
En ce qui concerne les outils spécifiques à l’immobilier, on utilise Yanport, l’application spécialisée dans les données immobilières, pour trouver des propriétés.
On s'apprête aussi à utiliser Casafari, un très bon outil.
La plus grosse claque que vous avez prise depuis vos débuts ?
La lenteur du marché immobilier. C’est un marché qu’on connait bien donc ce n’est pas vraiment une claque mais plutôt un élément auquel on doit s’adapter compte tenu sans compromettre une valeur qui nous est chère ; la vitesse d’exécution. On estime que plus vite on exécute, plus vite des consommateurs entrant dans un processus d’achat pour une résidence secondaire peuvent profiter de notre service. Or, structurellement et juridiquement, l’immobilier, c’est lent : on a la période de préemption de la mairie qui peut durer deux ou trois mois, le temps de l’acquisition, le temps des travaux… En plus, contrairement à nous qui voulons foncer, les acteurs du marché se sont adaptés à ce rythme. Donc, cela nous a parfois contraint à ralentir…
Comment résolvez-vous ce problème concrètement ?
On contourne le problème par l’anticipation. Par exemple, on recrute aujourd'hui des personnes dont on aura besoin dans 6/7 mois. On entame les négociations maintenant pour des biens dont on aura besoin dans un an.
C’est l’anticipation qui nous permet de continuer à respecter notre rythme sans changer le rythme de l’immobilier.
La dernière belle réussite ?
On a rentré une maison qui a une valeur de plus de 700.000 euros au global, que l’on va revendre par parts de moins de 100.000 euros. Grâce à ça, des familles qui vivent à 4 dans 50m2, qui ont une résidence principale qui coûte très cher, à Paris par exemple, vont pouvoir s’octroyer des WE dans une vraie maison dont ils seront propriétaires… C’est un vrai facteur de pouvoir d’achat et c’est grisant pour nous de voir la réaction des gens par rapport à cette possibilité.
La plus grosse opportunité en ce moment dans le marché immobilier en France selon toi ?
Pour moi, la plus grosse opportunité en ce moment, c’est la réduction du ticket d’entrée permettant d’accéder à l’immobilier, avec l'émergence d’acteurs comme Prello. Je suis persuadé qu’avec un marché immobilier beaucoup plus accessible à de petites enveloppes, on va avoir un effet spéculatif très fort à long-terme. Acheter aujourd'hui une résidence secondaire dans une zone où il fait bon vivre, par acquisitions de parts ou en entier, c’est faire un pari spéculatif sur des plus-values latentes pour dans 5 ou 6 ans. D’une certaine façon, c’est aussi ce que Prello permet à ses clients, même si on ne peut évidemment pas en faire la promesse.
Quel est le mantra qui te met Super biens ?
Pour reprendre les mots de Reid Hoffman, le fondateur de LinkedIn : “l'entrepreneuriat, c’est comme se jeter d’une falaise et définir son plan pendant la chute”. J’aime ce mantra parce qu’il me rappelle qu’il faut agir. Peu importe le résultat, quand on passe à l’action, on découvre forcément des choses que d’autres ne découvriront pas parce qu’ils sont encore en train de réfléchir.
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