Cette édition vous est présentée par Podium Content - Immobilier / Finance / B2B :
Placez-vous en tête sur Google avec des contenus haut de gamme qui transforment vos lecteurs en clients.
Il nous reste une place pour onboarder un client au mois de juin, contactez-nous via le formulaire de contact sans attendre. Sinon, vous serez ajouté à la liste d’attente.
Super biens vous fait découvrir 2 mercredis par mois une entreprise dans la Proptech / la Fintech à travers l’expérience de son CEO. Abonnez-vous pour recevoir les prochaines éditions directement dans votre boîte mail 👇
Ton parcours ?
Je m’appelle Coline, j'ai 36 ans, je suis albigeoise, j'évolue donc depuis le Tarn. Jusqu’en 2020, j'avais une carrière bien tracée dans l'hôtellerie et la restauration, à des postes plutôt financiers. J'ai suivi un parcours hôtelier à Paris, j'ai été propriétaire et gérante d'un restaurant dans les Antilles pendant six ans, j’ai créé des hôtels de luxe à l'international... En fait, c’était déjà un parcours entrepreneurial, même si je ne mettais pas ces mots dessus !
En 2019, plusieurs événements familiaux m’ont fait revenir en albigeois : le décès de mes grands-parents, le divorce de mes parents et le fait que ma mère tombe malade. C’est à ce moment-là que j’ai pris un tournant à 180°.
La mission d’Omedom ?
La mission est intimement liée au contexte dans lequel ce projet est né. Au décès de mes grands-parents, ma mère, qui est fille unique, a hérité de tous leurs biens immobiliers. Ce ne sont pas des biens qui ont une énorme valeur financière mais ils ont une forte valeur historique et émotionnelle. Ma mère souhaitait donc les conserver pour nous les transmettre à son tour, à moi et mes deux sœurs, toutes les trois adultes. Suite à cette décision, elle s’est retrouvée dans la situation de beaucoup de baby-boomers, qui possèdent un patrimoine sans savoir comment le piloter. Comment le gérer au quotidien avec plusieurs interlocuteurs, alors que ces derniers ne disposent que d’une information partielle, utilisent un vocabulaire extrêmement complexe, etc. ?
Comme tout enfant bien élevé, j'ai passé des week-ends à lui faire un tableur Excel, à compléter un drive, à essayer de récupérer des papiers disséminés pour reconstituer le puzzle administratif et financier… Puzzle auquel il faut ajouter sa résidence principale.
À un moment, j’ai explosé : un dossier est tombé, il y en avait partout et je me suis demandé pourquoi il n’existait pas de solution qui compile toutes les informations, donne de manière objective et factuelle une photographie de ce qui se passe à l'instant T, répond aux questions quotidiennes. Qu'est-ce que j'ai payé hier ? Qu’est-ce que je dois payer demain ? Est-ce que j'ai assez de trésorerie pour les taxes de fin d'année sur les différents biens ? Excel et drive sont des outils suffisants pour une gestion basique, mais quand on veut aller plus loin dans la valorisation de ce patrimoine, quelles sont les solutions ?
J'ai donc cherché et je suis tombée sur Rentila - une solution axée sur la gestion locative de plusieurs biens ; sur Finary - une application purement financière, plus utile aux investisseurs.. Cela ne correspondait ni au profil ni aux besoins de ma mère. C’est à ce moment là que j’ai décidé de monter Omedom
À l’époque - pendant le confinement et la crise du Covid, je ne savais pas que je faisais d e la start-up, je ne savais pas que je faisais de la tech, je ne savais pas que je faisais de l'immobilier, je savais juste que je montais un bilan prévisionnel ! Au départ, j’y consacrais mes nuits… puis cela a pris le pas sur mes jours aussi. J'ai donc décidé de créer la société en 2021.
Le fonctionnement d’Omedom ?
Pour suivre le conseil qui nous avait été donné à l’IOT Valley Labège à Toulouse, où j’ai été incubée, on a fait plusieurs essais d’usage, avec pour focus la maîtrise de nos coûts.
Au départ, on était parti sur la solution qui nous paraissait la plus simple, à savoir une application. Pour cela, suite à une première levée de fonds en 2022, on a internalisé une équipe dev. de 7 personnes. Pendant un an, on a testé notre marché en faisant attention à nos budgets, en identifiant les canaux, les usages et les comportements de notre cible BtoC. À l’heure des comptes, on s’est aperçu qu’il fallait une solution plus globale.
Omedom se présentera finalement sous la forme d’une plateforme, avec un relais mobile, que l’on proposera dès juin 2024.
Le fil rouge du parcours utilisateur, c'est de rentrer dans un environnement qui centralise tout. C’est de proposer à l’utilisateur une vue d’ensemble des éléments les plus importants qui lui permette d’anticiper et de prendre les décisions les plus éclairées possibles :
le patrimoine immobilier, que ça soit du résidentiel, du locatif, mais aussi des sociétés ;
les comptes bancaires liés ;
cet été, la solution intégrera aussi le patrimoine financier : compte épargne, du compte courant, des comptes de crédit, tableau d'amortissement, capitaux restant dûs.
Notre objectif, c’est que l’utilisateur dispose de toutes les informations pour répondre en temps réel aux questions qu'il se pose. Qu'ai-je payé hier, sur quel bien, sur quel poste ? Quel est mon prévisionnel de trésorerie sur 12 mois qui me permette d’anticiper mes mouvements internes ? Quelle est la valorisation à l'instant T de mes biens ? Que me coûtent-ils aujourd'hui et dans 12 mois ?
Enfin, la plateforme propose le partage de biens entre tiers. Un propriétaire peut ainsi partager les informations d’un ou de plusieurs biens, voire l'entièreté de ses biens, à ses parents, ses enfants, son notaire, son expert comptable…
Omedom s’adresse donc aussi bien aux clients B2C qu’aux clients B2B ?
Tout à fait ! C'est là où la plateforme prend tout son sens.
On a ajouté une entrée pour les pros, notamment pour ceux qui souhaitent proposer des solutions innovantes et digitales à leurs clients. Depuis la plateforme, ils pourront avoir accès aux biens en partage de leurs clients, le gérer, communiquer plus simplement que par mail ou par tableur…
La plateforme s’envisage aussi comme un intermédiaire qui digitalise le bouche à oreille du côté de l'immobilier : les pros présents sur la plateforme pourront proposer leurs services à la communauté d’utilisateurs. C’est un moyen de prospecter pour des agents immobiliers en manque de biens en gestion.
Le business model d’Omedom ?
Dès le départ, on a opté pour un modèle SaaS pour notre cible BtoC. On conserve la formule d'abonnement de base proposée sur l’application - puisqu'il y a déjà des conversions, à laquelle on ajoute deux autres formules, disponibles lors du passage à la plateforme. Bref, on garde ce qui fonctionne et on teste encore, encore et encore (rires) !
Comme pour la plupart des modèles SaaS, on propose un essai de 15 jours gratuits, toute fonctionnalité débloquée. Ensuite, l’utilisateur choisit parmi nos packages :
Le premier package à 3,99€ qui permet la gestion de deux biens maximum, une liaison bancaire et la centralisation de quelques documents.
Le deuxième package, le cœur business pour nous, à 9,99€ par mois avec engagement 12 mois. Il prend en compte le patrimoine financier, le prévisionnel, la valorisation et la gestion en temps réel.
Enfin, le package famille à 39,99€ par mois, permettant à l’utilisateur d'accueillir 5 utilisateurs sur son compte.
Pour les pros, le modèle est un peu différent. Il peut d’abord acheter des licences Omedom et les offrir à son client, comme un cadeau utile 2.0. Ce qui lui permet de se différencier et d'amener un service innovant et intelligent.
Il peut aussi avoir accès à la plateforme via les licences personnelles de ses clients, ce qui lui permet d'interagir avec son client à travers ce desktop.
La troisième option, c'est de signer une charte éthique qui débloque l’accès à la communauté Omedom, et donc à des contacts qualifiés de confiance, de la communauté OMEDOM.
La stratégie d'acquisition ?
Comme on a un double go-to-market - B2B et B2C, on a deux stratégies d’acquisition distinctes.
Pour la cible “particuliers”, qui par nature est très vaste, on teste des canaux qui nous permettent de toucher ces propriétaires en recherche d’outils simplifiés. La presse et les relais médias donnent de bons résultats, parce que notre cible est encore “lectrice” des journaux.
La télé, la radio, les podcasts et la publicité sur ads fonctionnent aussi. La plupart sont des utilisateurs Android et web, donc on affine notre stratégie de communication pour les six prochains mois sur ces canaux-là.
Du côté des pro, on recrute essentiellement via les événements liés à l’immobilier, à la Fintech et à la PropTech.
4 chiffres sur Omedom ?
4600 utilisateurs sur l’application ;
700 millions d'€ d’actifs en base de données ;
plus de 110% de croissance de téléchargement par mois ;
82% de taux de rétention.
Cela prouve qu’il y a de l'attraction, de l'engagement, de la rétention ! Je vais me permettre d’ajouter que notre dernière levée s'élève à 1,2 millions d’euros. Et dernier élément : nous sommes une boîte de 7 personnes dirigée par trois femmes : je suis actionnaire majoritaire et fondatrice, Héloïse est CTO et cofondatrice, Chloé qui est CFO et actionnaire et nous avons quatre développeurs.
C’est important de le dire parce que dans le monde de la startup, de la FinTech et de la PropTech, on fait un peu figure d’ovnis, d’autant plus qu’on exerce en région.
Une belle réussite ?
On a une notoriété importante dans l'écosystème PropTech et FinTech parce qu’on a reçu plusieurs prix au niveau national et international. On a été récompensé pour une innovation techno intégrée à notre solution, grâce à laquelle on peut filtrer les lignes bancaires et dissocier ce qui est lié à l'eau, aux assurances, à l’électricité de tout ce qui lié aux loisirs et mouvements privés.
Le CES de Las Vegas nous a d’ailleurs sélectionnés pour faire la démonstration de cette innovation cette année ! Ce sera l’occasion de tâter le terrain aux États-Unis, de faire une étude de marché grandeur nature, de rencontrer de potentiels investisseurs et d’amorcer notre déploiement sur le continent nord américain.
Comment tu imagines Omedom dans 3 ans ?
On finalise cette levée, mais l’objectif, c’est de partir en série A. Suite au CES et avec les contacts noués aux USA, je repartirai en Silicon Valley pour rencontrer deux investisseurs.
D’ici à trois ans, on compte donc avoir déployé une solution sensiblement identique, avec des features supplémentaires, sur le marché des propriétaires américain. On espère aussi attaquer l'Asie.
Cela va bien sûr demander d'adapter le produit. C’est là que la série A a toute son importance : cela nous aidera non seulement à financer une partie de cette internationalisation, mais aussi tout ce qui est lié à la data. Il faudra développer le machine learning sur du prédictif, ajuster nos prévisions, renforcer nos détecteurs d'anomalies, nos outils de lecture automatique, etc. Bref, d’aller vite à la fois sur l'IA, sur la gestion de la data et la cybersécurité.
Une anecdote sympa ?
La plupart de nos clients sont des professionnels, des courtiers en gestion de patrimoine qui ont d’abord utilisé notre application pour eux avant de la proposer à leurs clients, des notaires, des avocats, des experts comptables… Ça nous a ébranlés de savoir que, pour une réalité économique, notre marché le plus juste aurait dû être celui des pros. Mais on a quand même persisté à aller sur le marché BtoC. Pourquoi ? Parce que fin 2023, on a testé notre solution auprès de grands groupes assurantiels et ça allait à l’encontre de ce qu’est Omedom, de notre valeur cardinale : l’indépendance. Que les données de nos clients se trouvent dans les mains d’une grande enseigne immobilière ou assurantielle, c'était exactement ce qu'on ne voulait pas.
Nos clients sont, et resteront, les baby boomers et leurs enfants ! Ces personnes qui ont entre 45 et 75 ans, qui sont détenteurs d’un patrimoine, qui se posent la question de la transmission et qui veulent se mettre au digital pour parler le langage de leurs enfants. Ils n’y connaissent rien, ils n’y arrivent pas tous seuls, et c’est ce qui est motivant dans ce projet : les aider pour “réconcilier” les générations ! C'est une cible très intéressante, facilement fidèle et loyale, pour laquelle il y a pourtant un véritable trou dans la raquette.
Un mantra ?
Shakespeare disait : “il délire mais sa folie ne manque pas de rigueur” ! Vu de l’extérieur, dans le Tarn, notre projet peut paraître fou, fumeux, très (trop) ambitieux… mais c'est de l'ambition maîtrisée ! Derrière notre folie, il y a beaucoup de rigueur !
Une dernière chose à partager ?
Comme je te le disais, nous sommes trois femmes à la tête d’une startup installée dans le Tarn… Sans vouloir monter les dents et paraître enragée, je ne peux pas conclure cette interview en passant sous silence le surplus de difficultés que cela entraîne. La réalité du terrain, c’est que l’accès aux levées de fonds ou aux business angels dans les territoires, c’est encore compliqué. La réalité du terrain, c’est qu’être une femme entrepreneuse, ça signifie encore devoir se montrer deux/trois fois plus tenace qu’un autre pour y arriver - surtout quand on est mère de famille célibataire.
Ce sont des sujets dont on parle de plus en plus, et c’est tant mieux. Il y des réseaux qui émergent à Paris, comme le réseau Sista, et c’est génial. Seulement il reste un chemin colossal pour que les startups des territoires et les boîtes dirigées par des femmes accèdent aux mêmes chances que les startups parisiennes dirigées par des hommes. Entre startup albigeoise, on en est encore à échanger les bonnes adresses et les bons contacts à coups de bière le samedi soir ! Or on est soumis à Albi aux mêmes enjeux de temps et d’argent qu’à Paris, et c’est incompatible avec la lenteur de l’évolution des mentalités. Il y a encore trop de bonnes idées, qui ont germé dans la tête de gens du terrain, qui meurent dans l'œuf faute d’accompagnement et l'écosystème local. Donc j’ai envie de dire : faites-nous confiance ! Faites confiance au terrain et venez nous rencontrer, vous ne serez pas déçus !
Intéressé.e par les services d’Omedom ? Contactez Coline sur LinkedIn avec le code ‘OMEDOMSUPERBIENS’ et profitez d’un 1er trimestre gratuit pour l’utilisation d’Omedom soit 89€ l'année au lieu de 119€ l'année.
Abonnez-vous pour recevoir les prochaines éditions dans votre boîte mail 👇