Super biens vous fait découvrir 2 mercredis par mois une entreprise dans la Proptech / la Fintech à travers l’expérience de son CEO. Abonnez-vous pour recevoir les prochaines éditions directement dans votre boîte mail 👇
Ton parcours ?
Je ne me suis pas illustré par un parcours scolaire brillant ! J'ai passé mon bac en candidat libre, ma licence en candidat libre et j’ai fait un master en apprentissage. Pendant et après ce master, j'ai commencé à intégrer l'écosystème du financement. J'ai travaillé pour un réseau de business angels qui s'appelle Paris Business Angels. Ensuite, j'ai travaillé pour la plateforme américaine Angelsoft devenue GUST, dont le métier est d'accompagner les acteurs du financement (business angels, fonds d'investissement et acteurs de type start-up, studio, accélérateur, incubateur) dans l'optimisation de la gestion de leur workflow. D'abord en France, puis ensuite en EMEA : j'ai ouvert un bureau à Moscou, à Londres… En 2014, j'ai cofondé avec deux associés, Sowefund.
La mission de Sowefund ?
Nous avons une double mission. D’abord, une mission auprès du grand public et des investisseurs : celle de démocratiser l'investissement dans les start-up et de permettre à tout un chacun de rediriger une partie de son épargne vers ces projets et ces sociétés, aujourd'hui françaises, demain européennes. La seconde mission, c’est de nous positionner comme une solution de financement alternative et complémentaire au financement traditionnel pour les startups et les entrepreneurs en recherche de fonds.
Concrètement, on travaille de la manière suivante : on identifie et on source les meilleures start-up, en analysant les demandes d’environ 1 000 à 1 500 start-up par an, et en allant chercher 1 000 à 1 500 start-up en plus. Sur ces 2 000 à 3 000 dossiers, on ambitionne de présenter 40 à 50 sociétés dans l'année à notre communauté d'investisseurs. Ensuite, les investisseurs choisissent l'entreprise qu'ils souhaitent soutenir.
Bien sûr, en fonction du stade de maturité de l’entreprise, on n’analyse pas tout à fait les mêmes choses. Il faut comprendre qu’on accompagne autant des startups en pré-seed (à l'amorçage) - c’est-à-dire des équipes de 2-3 personnes qui cherchent des besoins de financement entre 200 000 et 500 000 € - que des entreprises qui recherche des compléments de financement de 1 ou 2 millions d'euros sur des levées de fonds de type série A ou série B.
Cela dit, pour sélectionner les start-up à présenter, on se base globalement sur des critères similaires : d’abord le potentiel de croissance, ensuite la scalabilité, et très important aussi : l'impact de l’entreprise. Notre communauté est très sensible à financer des dossiers qui font sens et qui vont avoir un impact positif sur l'environnement et la société.
On regarde également qui sont les actionnaires historiques, quel est le pacte d'actionnaire, quelles sont les conditions d'investissement, au-delà de la simple valorisation. C’est un élément très différenciant par rapport à d'autres acteurs aujourd'hui dans notre écosystème : peu prêtent cette attention très particulière aux conditions dans lesquelles notre communauté va pouvoir investir.
Votre accompagnement aux entreprises va-t-il au-delà du financement ?
Oui, carrément. Jusque-là, lorsqu'on finance une société et que l’on représente une part significative du capital, on entre au board. Cela signifie qu’on accompagne ladite société dans son développement stratégique. On parle de mises en relation avec des acteurs mais aussi de mises en relation entre entrepreneurs quand on voit des liens naturels, notamment en termes de best practices.
Attention, je précise qu’on n'a pas de rôle actif dans la gestion de l’entreprise et qu’on ne fait pas des missions dédiées à nos entreprises. On assure ce suivi et cet accompagnement au succès parce que :
Cela fait partie de notre modèle économique, on y reviendra.
Cela nous permet d’informer au mieux notre communauté d'investisseurs : en étant au board, on se donne les moyens d'avoir un maximum d'informations sur l'entreprise. Ce qui nous permet de leur envoyer trimestriellement un rapport d'activité, de la part des fondateurs.
J’insiste sur ce point car pour moi, informer ses investisseurs de manière transparente, c'est essentiel pour avoir une bonne relation avec son actionnariat. Un investisseur bien informé sera un investisseur beaucoup plus enclin à réinvestir par exemple. Il acceptera mieux une perte s'il a été informé préalablement et tout au long de l'opération… En tout cas, pour moi, c’est une des recommandations capitales à faire à tout entrepreneur.
Quels sont les modes d’investissement pour les utilisateurs de Sowefund ?
Notre communauté d'investisseurs, aujourd'hui composée d'un petit peu plus de 109 000 membres, peut investir de deux manières :
soit au travers d'un véhicule, d’une holding, qui rassemble des centaines d’investisseurs, à partir de tickets minimums accessibles, variables selon les projets et en moyenne autour de 500 euros.
soit en direct au travers de tickets plus significatifs, en moyenne 38 000 euros. Tout dépend de la typologie du dossier : à l'amorçage, le ticket en direct peut être inférieur à 10 000 euros, tandis qu’en série A, ça sera plutôt de l'ordre de 100 000 ou de 200 000 euros.
Le déclic qui t’a décidé à lancer Sowefund ?
Georges Viglietti, mon associé principal, était à l’époque dirigeant de Paris Business Angels : c’était donc mon client, puisque je travaillais à Gust.
On se retrouve sur un événement en Europe de l'Est, et on réalise qu’on partage un constat : il faut capitaliser sur la force du peer-to-peer, dans le contexte de la professionnalisation du financement participatif, pour rassembler des montants significatifs pour pouvoir investir dans les startups.
Pour donner vie à cette intuition, on a d’abord misé sur le co-investissement : on a donc créé une plateforme de co-investissement entre les réseaux de Business Angels et fonds d'investissement et le grand public. On va essayer de rassembler ces deux mondes qui, même s’ils commencent à se côtoyer via quelques plateformes européennes, restent éloignés du monde du venture capitalism.
Très vite, on va réaliser qu’on n’a pas accès aux deals parce que le marché n’est pas enclin à partager ses bons deals avec un acteur nouveau, qui pourrait se positionner comme un concurrent. Au bout d’un moment, on s’est recentré et nous somme allés sourcer les entreprises directement, par nos propres moyens.
Ça a été un pari gagnant, parce que ce marché est aujourd’hui beaucoup plus mature et beaucoup plus connu qu’à nos débuts. Sans compter que le marché du venture est depuis quelque temps en totale attente : les investissements ont énormément diminué. Et quand la finance traditionnelle ne finance plus les startups, la finance alternative prend toute sa place. Résultat, les startups de qualité qui ne faisaient appel qu'à des fonds viennent désormais nous voir : elles envisagent bien plus facilement d’englober, dans leur stratégie d'investissement, du financement participatif, d’une part parce que le modèle a été éprouvé et d’autre part parce que ça fait sens. Même une entreprise mature peut, dans sa stratégie de développement, avoir un avantage à faire du financement participatif, ne serait-ce que pour élargir sa base d’investisseurs et agrandir sa communauté d’ambassadeurs représentant la marque.
Le business model de Sowefund ?
Comme je te le disais, on a deux casquettes : d’un côté, on aide les sociétés à lever des fonds, de l’autre, on accompagne les investisseurs à placer leur capital dans des sociétés qui leur ressemblent, via un véhicule ou en direct.
À partir de là, nous avons deux moyens de nous rémunérer :
un modèle au succès pour les entreprises qu’on aide à lever, c’est-à-dire un pourcentage des montants qui vont être levés.
un modèle de facturation pour les investisseurs, qui varie selon le mode d’investissement
Lorsqu’un investisseur investit au travers de la holding, on applique des frais de paiement de 1% et on met en place un intéressement au succès : une commission sur la plus-value. Concrètement, on s’aligne sur l'intérêt de nos investisseurs puisqu’on ne gagne que s'il gagne de l'argent.
Pour les investisseurs plus fortunés qui investissent en direct, on ne peut pas mettre en place ce modèle : on applique donc des frais de sourcing uniquement.
Peut-on revendre ses parts à d'autres investisseurs chez Sowefund ?
Il faut comprendre que quand on investit dans le non-coté, il existe deux risques :
Un risque de perte partielle ou totale de son investissement.
Un risque d'illiquidité, c’est-à-dire le risque de ne pas réussir à revendre facilement son investissement.
Pourquoi ? Tout simplement parce que ce sont des investissements de long terme, dont les horizons de sortie sont aux alentours de 5-7 ans. Preuve en est, les avantages fiscaux sont assortis d’un minimum de conservation des titres de 5 ans.
Jusqu’à maintenant, pour sortir de ce type d'investissement, il n’y a pas d’autres moyens que d’attendre un événement de liquidité, tel que le rachat par un des fondateurs, le rachat par un industriel, le rachat par une société, un fonds d'investissement etc.
Petit à petit, une sorte de bourse du secondaire commence à se mettre en place, mais c’est encore très embryonnaire. Les seules plateformes d’échange sont internes aux plateformes d’investissement, et permettent seulement la revente ou l’échange entre les membres de cette même plateforme.
On a, chez Sowefund, l’ambition de proposer une plateforme d'échange de ce type à un peu plus long terme, même si aujourd'hui, ce n'est pas possible. Les événements de liquidité qu'on apporte sont plutôt des événements traditionnels du monde du private equity. Cela dit, ça ne nous empêche pas d'offrir de très belles sorties : récemment, à l’occasion d’une opération d'augmentation de capital de la société Axioma, pour laquelle des investisseurs historiques ont été invités à sortir, nos utilisateurs ont récupéré un beau multiple de x5 (avant commission)
La stratégie d’acquisition ?
Nous avons bientôt 10 ans, on a été parmi les premiers acteurs à obtenir notre agrément de conseiller en investissement participatif et on a pignon sur rue (46 Rue Servan, 75011 Paris) : on attire donc naturellement entreprises et investisseurs. Les campagnes elles-mêmes sont de grosses sources d'acquisition pour la communauté de Sowefund, puisque les sociétés qu'on accompagne vont apporter leur communauté à celle que nous avons déjà.
Pour le reste, l'acquisition se fait de plusieurs manières :
Du référencement naturel grâce à notre production de contenus SEO sur le secteur
Des partenariats et des interventions médias ou presse
Du Google Ads ou différents ads payants où nous mettons en avant Sowefund, et par ce biais, les campagnes. Comme nous sommes une société agréée par l'autorité des marchés financiers, la communication autorisée est très encadrée.
4 chiffres sur votre activité ?
103 levées de fonds
81 millions d'euros levés
86 startups accompagnées
109 000 investisseurs particuliers membres de notre communauté
Le challenge des 3 prochains mois ?
Recruter et accompagner toujours plus de startups ayant besoin de lever des finances. Les prochains mois vont être particulièrement intenses à plusieurs niveaux, on reste encore un peu secret sur le sujet mais vous en saurez vite plus sur notre site et nos réseaux !
Comment tu vois Sowefund dans 3 ans ?
Sowefund dans 3 ans, c’est une plateforme, si ce n'est LA plateforme leader de l'investissement dans l'innovation, notre spécialité de financement. Plus précisément, rester leader en France et le devenir en Europe.
Le mantra qui te met Super biens ?
“Savoir s'entourer des bonnes personnes”, c’est le mantra d’entrepreneur clé pour moi. Il faut savoir s'entourer de personnes plus intelligentes que soi.
J’ai aussi un mantra plus personnel : “il faut savoir prendre soin de soi, pour prendre soin des autres”.
Intéressé(e) par les services de Sowefund ? Retrouvez-les via ce lien et utilisez le code (Inscription obligatoire pour accéder au code) qui vous offre les frais de paiement de 1,5% sur votre premier investissement.
Abonnez-vous pour recevoir les prochaines éditions dans votre boîte mail 👇