Alexandre Assal, co-fondateur & CEO de Whoomies
La plateforme logement n°1 des étudiants et jeunes actifs
Bienvenue dans cette 29ème édition de Super biens - Des interviews au cœur de l’immobilier.
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Quelle est la mission de Whoomies ?
La mission principale de Whoomies est de permettre à n’importe quel jeune (nous ciblons les Y-Z de 18 à 35 ans) de réserver un bien immobilier aussi simplement que de réserver un billet de train, en l’accompagnant de sa recherche jusqu’à la réservation de son bien et en lui proposant une interface on-line simple, sécurisée et personnalisée.
Notre plateforme va bien au-delà de la simple recherche immobilière, même si Whoomies propose aujourd’hui l’éventail le plus diversifié d’offres de logements sur le marché : coliving, appart hôtel, hôtel, résidence étudiante, colocation, location, particuliers, professionnels, agences immobilières…L’ambition de Whoomies est d’être une plateforme tout-en-un permettant notamment aux futurs locataires de rencontrer les bonnes personnes avec qui vivre (si nécessaire), d’échanger, de partager des bons plans et d’accéder à des services pertinents au moment opportun dans leur parcours.
Nous nous appuyons notamment sur un écosystème de partenaires proposant des services à forte valeur ajoutée pour les jeunes. Par exemple, nous travaillons avec Garantme pour offrir un service de garant tiers aux utilisateurs n’ayant pas de garant éligible, Luko pour offrir une assurance habitation au moment de la signature de bail. Selectra va aussi proposer des services liés aux contrats internet, électricité, etc.
L’idée est d’apporter une innovation en rupture avec les codes des places de marchés immobilières. Cette volonté de simplification grâce à la tech fonctionne également côté bailleur: le but étant de leur faire gagner du temps et de l’argent. Qualification des candidats, multidiffusion des annonces, account manager dédié : nous avons à cœur de délivrer le meilleur service pour nos clients.
En bref, Whoomies, c’est un mix entre une marketplace et un réseau social de l’immobilier à destination des jeunes, pensée par des jeunes pour des jeunes, dans laquelle ils peuvent à la fois trouver toutes les offres qui les intéressent, mais aussi une communauté à laquelle ils vont pouvoir s’identifier.
Comment conciliez-vous cette double identité, plateforme de recherche immobilière et plateforme de matching ?
Au départ, comme nous étions focalisés sur la colocation, nous avions fait le choix de développer notre produit sous la forme d’une application mobile uniquement. Pour trois raisons. Le format site internet nous paraissait peu pertinent : Tinder et d’autres players du marché du dating s’y étaient essayés et avaient renoncé. Deuxièmement, on ciblait une population jeune. Or, 80% de leur consommation internet se fait via le mobile… Et pour finir, cela nous permettait de donner une plus grosse visibilité aux bailleurs, parce qu’on savait qu’on allait vite arriver en concurrence avec de grosses marketplaces.
Mais avec le recul de notre première année d'existence, qui a coïncidé avec le début de la crise sanitaire, nous avons réalisé que Whoomies devait être bien plus qu’une plateforme de colocation.
Entre croissance et période instable, il est apparu évident que Whoomies avait besoin d’élargir son produit comme son offre.
En conséquence, nous avons lancé en 2021 notre site web pour devenir une plateforme cross-device et nous avons, dans le même temps, élargi notre offre. Nous avons développé une plateforme annonceurs (Whoomies Pro) qui leur permet d’automatiser l’envoi de leurs flux, de gérer leurs annonces en un clic, de qualifier et de gérer les candidats.
Le déclic qui t’a décidé à lancer Whoomies ?
Quand j’ai commencé à travailler, j’avais pas mal la bougeotte. Je suis allé vivre à New-York, à Singapour, à Londres… Et à chaque fois je me suis trouvé confronté à la même problématique : trouver un logement décent ! A NY par exemple, j’ai dû déménager 4 fois en 7 mois tant le marché est complexe. Dans le même temps, la plateforme de référence est un fourre-tout dans lequel les fausses annonces et les tentatives d’arnaques sont dominantes ! A Singapour, j’ai dû vivre avec un coloc que je n’avais pas choisi (et avec lequel je m'entendais assez mal) parce qu’il n’y avait aucune plateforme de recherche de logements à destination des expatriés… Pour Londres, j’ai dépensé 1500 euros en allers-retours pour être sûr de trouver un logement qui me convienne sans même aller au bout du parcours…
De son côté, Lauren, la cofondatrice de Whoomies et meilleure amie depuis une dizaine d’années, avait expérimenté les mêmes sujets d’entente entre colocataires à Paris et a tout de suite accroché avec l’idée d’un « Tinder de la coloc ». Nous avons décidé de quitter nos jobs respectifs pour nous associer dans cette aventure et apporter une solution au problème.
Quel est votre business model ?
Le business model repose sur un système d’abonnements supporté par les professionnels (bailleurs), qui paient pour avoir accès à notre base de données. L’abonnement full permet de diffuser des annonces au sein de la plateforme Whoomies. Ils débutent à partir de 100 euros mensuels mais peuvent monter jusqu’à 10.000 euros mensuels, pour des groupes de résidences étudiantes qui ont 15.000 chambres par exemple. On propose une deuxième formule : l’abonnement est un peu moins cher, mais on prélève une commission équivalente à 30% du premier loyer, pour chaque nouvelle location.
Du côté des locataires, la démarche est gratuite, à quelques exceptions près. On part du principe que les frais s’accumulent déjà quand on emménage dans un logement : on va payer un déménagement, des frais de caution, éventuellement du nouveau mobilier…
Des chiffres à partager sur votre activité ?
Oui plein !
L’année dernière, nous avons multiplié le nombre d’utilisateurs par 4 : nous sommes passés de 60.000 à 280.000 utilisateurs.
En un an, nous avons multiplié par 10 le nombre de dossiers locataires déposés mensuellement sur la plateforme : nous sommes passés de 300/400 dossiers à plus de 3000/4000.
En termes de diffusion d’annonces directes (déposées sur la plateforme par les propriétaires), nous sommes passés de 2500/3000 annonces à 12.000 et nous avons l’objectif d’accélérer pour atteindre 45.000 annonces directes à la fin 2022.
40% de notre trafic est organique.
On travaille désormais avec + de 50 opérateurs leaders du marché (Lacasa, Colonies, le groupe Adagio, Suitétudes, Colocatère…).
Nous sommes très fiers de ces performances réalisées uniquement sur 2021.
Un outil du quotidien chez Whoomies qui décuple votre force de frappe ?
On est très vigilants sur la sécurisation du processus pour éviter toute tentative d’arnaque. On a donc un outil technique qui analyse chaque annonce déposée sur une base de 7 étapes : on analyse les photos, la corrélation des prix par rapport à la moyenne du marché…
Plus globalement, on ne pourrait pas exister sans Notion : ça nous permet d’avancer, d’avoir les bons process, de ne pas perdre d’informations… Que ce soient nos investisseurs, nos clients, nos partenaires : on travaille avec tout le monde sur Notion.
La plus grosse claque que vous avez prise depuis vos débuts ?
Nous sommes arrivés sur un marché complexe avec une offre de valeur très différente de ce qui se faisait jusque-là. Ce qu’on propose c’est une marketplace immobilière ET sociale. Il fallait donc qu’on rassure les bailleurs sur la viabilité de notre offre avant de penser à les faire payer, avant de mettre des barrières à l’entrée. Pendant tout le premier confinement, on n’a pas fait payer d’abonnement mais on a prouvé la valeur que l’on avait. On comptait sur cela pour "scaler" l'entreprise et lever facilement des fonds. Mais cela a été plus dur qu’on pensait. Aujourd’hui, on a la chance d’être backé par des investisseurs extraordinaires (dont Jérôme Chabin, fondateur de la licorne IAD), mais les différentes étapes de financement ont été stressantes.
Quel est votre plus gros challenge actuel ?
Aujourd’hui on a tous les leviers pour aller chercher de beaux multiples de chiffres d’affaires. Un produit comme Whoomies, avec 4 plateformes… on ne peut pas être dans l’auto-financement au day 1 encore moins au day 2. Mais là, on arrive à un moment où on commence à avoir des effets leviers qui viennent accélérer les choses.
La dernière belle réussite ?
On va lancer très prochainement deux nouveaux services :
Le Whoomies Club : au-delà des réseaux sociaux, on veut proposer à chacun de nos membres, dans un esprit newsfeed centralisé sur nos plateformes, l’accès à toute la communauté, pour échanger, partager des bons plans, des galères, trouver des réponses.
Le Whoomies Market : qui va structurer notre réseau de partenaires, les rassembler autour des plateformes Whoomies, puis élargir le scope de ces services à forte valeur ajoutée pour nos utilisateurs, notamment dans le domaine du mobilier. On négocie parallèlement des deals exclusifs avec eux.
La plus grosse opportunité en ce moment dans le marché immobilier en France selon toi ?
Pour prendre un prisme proche de ce que l’on fait chez Whoomies, je pense qu’il y a une énorme carte à jouer sur le coliving. Le développement du coliving fait partie, pour moi, des grands enjeux des modes de logements des prochaines années. Les habitudes de travail, de vie, d’équilibre, de confort surtout, sont en train d’évoluer. On commence à en avoir marre de la studette de 8m2 sous les toits à Paris, sans ascenseurs et qui coûte quand même une fortune ! Et cela ne concerne pas que les jeunes. Cela concerne aussi les familles mono parentales, les séniors, les étudiants étrangers qui ont souvent un plus fort pouvoir d’achat… Peut-être toutes les typologies de personnes sauf les familles.
Aujourd’hui, il y a une offre. Elle n’est pas encore en centre-ville, en tout cas à Paris, essentiellement pour des questions de rentabilité. Mais en première couronne, il y a une offre ultra quali qui permet d’avoir un bel équilibre social, un confort de travail parce qu’on a un grand salon, des espaces partagés qui sont pensés pour. Le pricing est un peu cher, mais quand on sait qu’à la fin du mois, il n’y a pas de factures d’électricité ou d’internet à payer…
On travaille d’ailleurs beaucoup avec les plateformes bien installées sur ce marché. Comme LA CASA, qui a un concept très fort. Il y a aussi beaucoup de petits opérateurs qui se lancent, en mettant sur le marché 1, 2 ou 3 maisons. Station F a monté une résidence à Ivry de 100 logements de 6 chambres, l’une des plus grandes d’Europe. Petit à petit, on va commencer à avoir des buildings, des résidences de coliving de 7 étages, dans lesquelles il y aura encore plus d’espaces partagés, des restaurants au rez-de-chaussée, ouverts au public pourquoi pas ? On parle pratiquement d’une vie de quartier à l’échelle d’un immeuble, avec des voisins qui se connaissent… Avec toujours en toile de fond cette notion de partage.
C’est une opportunité gigantesque parce que tout le monde est gagnant en fait : le locataire paie 20 à 30% moins cher, et le bailleur peut se dégager une rentabilité supplémentaire par an par rapport à une location simple de 20 à 30% aussi, dans les grandes villes. Le challenge va être de démocratiser le concept, parce que le coliving est un mode de logement et de vie encore jeune.
Quel est le mantra qui te met Super biens ?
Tout arrive pour le mieux !
Je crois beaucoup à notre part de responsabilité dans le fait que notre destin se réalise, mais je pense aussi que tout arrive pour une raison. C’est une philosophie de vie optimiste !
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