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Hello Alexandre, est-ce que tu peux nous présenter ton parcours ?
Je m’appelle Alexandre, j'ai grandi à Argenteuil et à Paris, dans des quartiers plutôt populaires. Après l’ESCP - école de commerce à Paris, j’ai rejoint Accenture pour faire du conseil en stratégie, en me spécialisant rapidement sur l'innovation. J’ai notamment monté un programme d'accélération pour une quarantaine d’équivalent start-up, que je manageais, dont je gérais l'attribution de budget pour passer d'une étape à l'autre, dont je réalisais les études de marché, etc.
Parallèlement, j'ai commencé à investir dans l'immobilier. Je savais que très vite, je quitterais le salariat pour me lancer dans l'entrepreneuriat. L’idée était de me construire un capital pour être assez libre financièrement, en vue de monter ma boîte.
En 2013, je me suis associé à Stéphane, qui est toujours mon associé, pour créer une plateforme de crowdfunding en dons de proximité, Bulb in Town. C’est le point de départ de l’aventure Tudigo.
La mission de Tudigo ?
Tudigo, c’est une plateforme qui démocratise le private equity. Quand on dit démocratiser, on entend à la fois vulgariser, populariser, et diversifier les profils investisseurs.
On veut à la fois que le concept de private equity soit compréhensible par tous et pas uniquement par une minorité d’happy few ; que la pratique du private equity se diffuse largement auprès des particuliers ; et enfin que le ticket d’entrée soit suffisamment accessible pour remettre l’égalité des chances au centre du jeu. C’est un point qui me tient beaucoup à cœur. Mon expérience m’a montré que les financements traditionnels sont toujours dirigés vers une même catégorie de personnes - des hommes en général, qui viennent des mêmes milieux que ceux qui octroient le financement bancaire ou qui investissent, qui ont suivi les mêmes formations. C’est la raison pour laquelle seuls 4% des fonds dédiés aux startups sont pointés sur des boîtes fondées par des femmes, 14% pour les équipes mixtes. Ces proportions, on pourrait les retrouver si on avait des études disponibles sur les disparités de financement en fonction de la couleur de peau ou de l’origine socio-démographique.
Avec un modèle comme celui de Tudigo, on ambitionne une diversification en masse des sources de financement, ce qui, à terme, conduira à une diversification des projets qui demandent à être financés, et donc à une meilleure égalité des chances devant l’entrepreneuriat.
Le ticket d’entrée ?
1000 € en général, 500 € pour certains projets. Ce qu’il est important de souligner, c’est que Tudigo se positionne sur des deals dont le ticket minimum s’élève à 500 000 d’€, 1 million d’€ voire plus ; pas seulement des projets qui se rabattent sur le crowdfunding, faute d’autres sources de financement. C’est donc grâce à l’agrégation de l’investissement de ces petits porteurs qu'on rend le private equity accessible à ceux qui en étaient exclus à la base.
Vos critères de sélection pour les projets financés ?
On partage les mêmes critères que ceux des investisseurs professionnels, à ceci près que nous évaluons sérieusement et prenons en considération l’impact sociétal et environnemental du projet d’investissement, ainsi que la solidité fondamentale des boîtes.
On investit ainsi dans des projets dont le modèle et dont la proposition de valeur sont très clairs, dont la courbe de rentabilité commence à se dessiner et ne dépend pas de l'enchaînement des levées de fonds, dont l’équipe sait exécuter, qui a une réelle attraction commerciale, des avantages concurrentiels qui prouvent que c’est clair aussi du côté du client.
On cherche par ailleurs à entrer sur des deals cohérents par rapport à la situation actuelle de l'entreprise, son chiffre d'affaires, sa rentabilité, le secteur dans lequel elle évolue, par rapport à la comparaison qu’on peut faire avec des entreprises similaires - même géographie, même secteur, tours de table équivalents.
Le but, c’est d’avoir un retour sur investissement cohérent par rapport au stade de développement de la boîte dans laquelle on investit. Cela peut aller de la boîte en amorçage à l'entreprise très rentable, qui a déjà fait plusieurs dizaines de millions de chiffres d'affaires, voire des boîtes cotées qui souhaite financer des filiales avec Tudigo.
Autre chose importante à savoir, on propose à la fois des actions et des obligations :
avec les actions, nos investisseurs deviennent actionnaires, et peuvent sortir lors d’un tour de table, lorsque la boîte rachète ou est rachetée
avec les obligations, la sortie est définie à l'avance (12, 18, 24 mois en général, 36 grand maximum) et le taux d'intérêt généralement compris entre 10 et 12,5%.
Votre business model ?
Côté entreprise, on se rémunère via une commission sur les montants investis, et depuis peu, on prend des frais pour la gestion de la participation, comme le ferait un fonds.
Côté investisseur, on se rémunère sur la performance que va dégager l'investissement, à hauteur de 20% sur la performance. Imaginons qu’une plus-value s’élève à un million d’€, nous prenons 20% de ce million de plus-value.
Depuis le démarrage, est-ce que le produit a évolué, si oui, de quelle façon ?
Oui, énormément !
En 2013, Bulb in Town était une plateforme de crowdfunding en dons de proximité. On permettait à des particuliers de soutenir des projets de leur quartier, de leur ville, de leur région, à hauteur de 10, 20, 30, 50 euros en échange d'une invitation à l'inauguration pour un restaurant, par exemple. On finançait de cette manière des projets de l'économie traditionnelle : restaurants, des commerces, des projets agricoles, des boîtes dans l'agroalimentaire, etc.
En 2018, on a opéré un premier virage en lançant Tudigo et en intégrant une dimension d’investissement. La plateforme est devenue hybride : on conservait cette logique d'un financement soutien à l'économie locale, en changeant de braquet. On a financé la Biscuiterie Jeannette de Caen, des projets dans l'agriculture, des brasseries, des distilleries, des restaurants, etc. L’idée, c’était de proposer une alternative aux particuliers soucieux de placer leur épargne sur des projets locaux et non sur des produits opaques, qui financent des projets peu clairs à l'autre bout du monde…
En 2020, la crise du COVID a tout changé. Comme on faisait du financement de l'économie locale, des restaurants et des fournisseurs de restaurant, la plupart du temps, on s'est retrouvé à une actualité d'investissement à zéro pendant neuf mois ! Ça nous a forcé à faire énormément de choix, à pivoter à 180 d° et à repartir de zéro pour donner naissance à un nouveau Tudigo.
Votre stratégie d’acquisition ?
Côté investisseurs, on a une bonne acquisition organique via le SEO et on fait de l'acquisition payante aussi. Sur 20% des projets environ, les boîtes financées ont de grandes communautés de consommateurs, ce qui favorise le bouche à oreille.
Une de nos forces, c’est notre taux de repeat : 50% de volumes investis mensuellement proviennent d’utilisateurs qui ont déjà investi. Cela nous permet de consolider une capacité d'investissement croissante.
4 chiffres sur votre activité ?
un peu plus de 150 millions d’€ investis sur les 3 dernières années : 63 millions d’€ en 2023, 40 millions en 2022, un track de 100 millions sur l'année 2024, ce qui fera un total de 250 millions investis.
Un effectif de 65 aujourd'hui.
Plus d'un million d'EBITDA depuis 2 ans consécutifs maintenant.
Un chiffre d'affaires qui avoisine les 10 millions d'euros.
Un repeat de 50%
2000 avis clients sur Trustpilot, avec une note de 4,7 ou 4,8 sur 5
Entre 800 et 1000 dossiers de demande de financement reçus par mois pour une sélection d’une dizaine.
Le challenge des 3 prochains mois ?
Dans les trois prochains mois, on va procéder à une refonte complète de notre applicatif - site, appli, fonctionnalités ; tant au niveau technologique qu’au niveau de l’identité de marque.
On a la chance d'avoir été rejoint par le fondateur et CTO de Happn, une appli de dating à 130 millions d'utilisateurs, pour devenir notre CTO. Comme nous, il est persuadé qu’on peut révolutionner le monde du private equity et à terme, grâce à la démocratisation auprès du marché du particulier, peser autant que le marché actuel.
On va aussi lancer un marché secondaire, une sorte de bourse des startups, sur lequel nos utilisateurs pourront revendre leurs actions pour intensifier la liquidité des titres.
Enfin, le dernier sujet, c'est le lancement de nos premiers fonds maison. Aujourd’hui, les gens investissent en deal by deal dans les entreprises ou dans les projets. On va désormais leur proposer d'investir dans des véhicules diversifiés, des fonds d'investissement accessibles aux particuliers, qui seront ensuite déployés pour investir dans les entreprises.
Une anecdote sympa ?
Quand j’entends dire des gens qu’on a réussi du premier coup, je les détrompe : au contraire, on a vécu énormément de pivots ! Notre succès, on le doit d’abord à notre hyper résilience depuis dix ans. On est passé d’une plateforme de dons, à une marque blanche et à un institut de formation en crowdfunding pour deux tiers des chambres de commerce de France, à ce que nous sommes aujourd’hui.
Et cela en grande partie grâce à la crise du Covid ! On était tellement à terre qu’on s’est dit : “on change tout, de toute façon, on n’a plus rien à perdre”. On a changé de modèle, d’équipes et surtout de pilotage. On s’est mis à suivre mensuellement notre chiffre et notre EBE, s’il le fallait, on reforcastait tous les 3 mois pour être plus sûr d'atteindre le BP… À partir du moment où on s'est mis à suivre de très près nos chiffres, on s'est mis à dégager de l'EBITDA. Les équipes ont aussi été amenées à regarder leurs objectifs, ce qui les a motivé à les atteindre...
De manière plus globale, je pense que la question des crises pour un entrepreneur, c’est quelque chose à chérir plus qu’à fuir. Aujourd’hui par exemple, on traverse une crise du financement, le marché du capital investissement et les montants investis ont par exemple baissé de 30%. Je suis loin de trouver que c’est une mauvaise nouvelle pour les startups : au contraire, cela leur permet de réfléchir différemment. Les fondateurs ne courent plus après les levées de fonds, ne crament plus pour cramer et faire de l'hypercroissance sans se soucier de la rentabilité et de la pérennité du modèle, les valorisations ne sont plus calibrées sur plusieurs fois le chiffre d'affaires. Le résultat, c’est qu’on a des boîtes beaucoup plus résilientes, beaucoup plus saines et intéressantes, des discussions avec les fondateurs beaucoup plus sensées. Et puis des deals bien meilleurs, autant pour les investisseurs que pour nous.
Le mantra qui te met Super biens ?
Go big or go home : on est là pour avoir un impact massif. On est content que la boîte soit rentable, qu’elle ait une belle valorisation, une super communauté. Mais ce dont on rêve vraiment, c’est une révolution du monde du private equity. On veut être cette figure de proue qui va représenter le potentiel du retail, des épargnants en particulier. On veut être ceux qui démocratisent, dans tous les sens du terme, le private equity pour rétablir l’égalité des chances. C’est ça que je trouve passionnant et on doit aller au bout de cette mission !
Autre chose que tu aimerais me partager avant de terminer l’interview ?
Maintenant qu’on a une belle communauté, on organise pas mal d'événements et de rencontres entre les entrepreneurs, les investisseurs et ceux qui commencent à s’intéresser au sujet.
Il y a peu, on était chez Les Nouvelles Fermes, qui développent des fermes aquaponiques : les investisseurs ont pu visiter, voir comment marchait la technologie… Ne serait-ce que pour le plaisir d’apprendre, c’était fantastique ! C’est quelque chose qu’on ne retrouvera jamais dans les cryptos, dans les boîtes du CAC 40, etc.
Je suis convaincu que c’est par ce biais qu’on arrivera à convaincre les personnes qui ne sont pas encore complètement prêtes à investir et c’est toute la beauté de Tudigo : avec ce private equity populaire, on ne propose pas seulement une alternative de placement, on propose aussi et surtout une expérience immersive !
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